Bulletin de la Société royale belge de géographie, T.8, 1884Raymond de BlockQuelques mots sur l’AtlantideQuelques mots sur l’AtlantideC’est un fait réellement étonnant que la ténacité avec laquelle des personnesinstruites et sérieuses continuent, de nos jours encore, à prendre le pays d’Atlantidepour autre chose qu’une de ces créations sorties tout entières de l’imagination d’unauteur, et s’appuient sur une simple légende pour soutenir que l’existence del’Amérique était connue des anciens, notamment des Égyptiens et des Grecs. Cespeuples, ose-t-on affirmer, ont fondé dans le Nouveau-Monde des établissements àune époque très reculée de leur histoire ; ils connaissaient l’Atlantide, et, de mêmequ’ils furent les premiers à civiliser le monde, ils furent aussi les premiers àcoloniser l’Amérique, où ils arrivèrent après avoir parcouru l’Europe et fait étape surle littoral des Gaules.Dans un mémoire présenté au Congrès des Américanistes réuni à Copenhague,M. Blackett, de Londres, soutenait que le Nouveau-Monde est incontestablementl’Atlantis des anciens. D’après lui, « ce vieux continent, si l’on tient compte desérosions de la mer et des affaissements sous-marins, occupait à peu prèsexactement, à la surface de la terre, la place que tient l’Amérique de nos jours. Ladivision du nouveau continent en Amérique du Nord, Amérique centrale etAmérique du Sud, répond à la division en trois parties de l’Atlantis, telle qu’elle est[1]décrite par Marcellus » .Dans ...
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