Hélène Picard 1873-1945 De l'esthétique de la solitude.... " Vivre d'un souvenir, vivre d'une ombre auguste Et parce que l'on aime à jamais et si fort Sentir que l'on devient pur, lumineux et juste Et qu'on ne mourra pas tout à fait dans la mort " L'instant Eternel De Sapho à Renée Vivien, je ne pouvais que revenir vers Colette et de Colette rayonner vers toutes ces femmes, ces portraits généreux ou griffés qu'elle nous a livrés: Hélène Picard, mais aussi le " petitcorsaire " Renée Hamon, Marguerite, la grande Moreno, toutes nées dans le dernier tiers du 19 ème siècle, bousculées par la Grande Guerre et plongées dans la modernité du 20 ème siècle. Comment ont-elles affronté le choc, comment ont-elles mené ce combat qui les menait vers l'autonomie, la liberté et la reconnaissance consciente de leurs désirs. Comment passer des corsets, des robes longues, des appartements sombres, aux rues encombrées et bruyantes, aux usines, aux voitures, aux cheveux courts. Mais aussi à des vies sans la protection d'un mari, des vies dont la liberté fut parfois durement payée au créancier solitude. Si certaines ont posé le masque de l'outrance sur leur visage pour masquer leur peur, d'autres ont choisi la réclusion comme ultime rempart de leur liberté. Telle fut Hélène Picard: Hélène et Renée semblent les archétypes des victimes de la modernité. Alors que Colette en serait l'archétype vainqueur.
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