Trêve à toutes ces vaines choses !Vous êtes dans l'ombre, sortons.Sans vous brouiller avec les roses,Évadez-vous des Jeannetons.Enfuyez-vous de ces drôlesses.Derrière ces bonheurs changeantsSe dressent de pâles vieillessesQui menacent les jeunes gens.Crains Manon qui te tend son verre ;Crains le grenier où l'on est bien.Perse, à l'alcôve de Néère,Préférait l'autan libyen.Ami, ta vie est mansardée,À ce petit ciel bas, plafondDe la volupté sans idée,Les âmes se heurtent le front.Le temps déforme la jeunesseComme un vieux décor d'opéra.Gare à vous ! c'est par l'ivrognesseQue la bacchante finira.L'églogue serait indignée,Dans vos noirs galetas sans jour,De voir des toiles d'araignéeAu bout des ailes de l'amour.Le houx sacré, frère du lierre,Que cueillait Plaute au fond des bois,À Margoton trop familièreEût dans l'ombre piqué les doigts.L'antique muse tiburtineBaisait les fleurs, le jasmin pur,Le lys, et n'était libertineQu'avec les rayons, dans l'azur.Vous avez autre chose à faireQue d'engloutir votre raisonDans la chanson qu'Anna préfèreEt dans le vin que boit Suzon.Il est temps d'avoir d'autres fièvresQue de voir se coiffer, le soir,Lise, une épingle entre les lèvres,Éblouissement d'un miroir.Frère, l'heure folle est passée.Debout, frère ! il est peu séantD'attarder l'œil de sa penséeÀ la figure du néant.Laisse là Fanchon et Fanchette !Fermons les jours faux et charmants.L'honneur d'être un homme s'achètePar ces graves ...
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