PoésieSolonTraduction Ernest Falconnet(« Les petits poèmes grecs », Paris, 1847)Sommaire1 I. AUX MUSES.2 II.3 III.4 IV.5 V.6 VI.7 VII.8 VIII.I. AUX MUSES.Filles illustres de Jupiter et de la belle Mnémosyne, Muses de Piérie écoutez-moi :que j’obtienne de la main des immortels la félicité et de la bouche des hommes unegloire éclatante. Toujours doux pour mes amis, redoutable à mes ennemis, qu’auxuns j’inspire le respect, aux autres la terreur. Je voudrais avoir des richesses, maisles posséder justement, car la vengeance suit de près l’injustice ; les richesses quiviennent des dieux sont solides, celles que les hommes se procurent à l’aide demoyens criminels sont incertaines. Enlevées par la violence elles suivent avecpeine la main qui les reçoit ; elles s’allient bientôt à la calamité. La calamité quicommence est d’abord un petit feu qui excite soudainement un grand incendie :dans le principe ce n’est rien, mais la fin est terrible. Les trésors amassés parl’iniquité ne sont pas durables ; le dominateur éternel se hâte de les détruire.Comme le vent du printemps, balayant devant lui les nuages après avoir ébranléjusqu’au fond les flots de la mer et dévasté les riantes moissons de la terre,remonte victorieusement au ciel et rend la sérénité au monde : la force éclatante dusoleil reluit dans nos plaines, nulle tache ne parait plus dans le ciel azuré. Telle estla rapide vengeance que le roi de l’univers exerce sur les injustes ravisseurs ; ...
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