ICes bâtiments qui font voileSuivent chacun leur étoileEt leur dessein ;Et l'eau bat toutes les proues,Et l'air souffle à pleines jouesSur cet essaim.Ils se dispersent sur l'onde.Ils vont ; ils jettent la sondeAu flot félon ;Ils ont leur carte et leurs règles ;Ils vont où vont les quatre aiglesDe l'aquilon.— Je pars, dit le capitaine,Pour Gibraltar, pour Athène,Pour Tafilet.— Nous partons, disent les mousses,Pour Malte où les nuits sont doucesComme le lait.— Nous partons, dit le pilote,Pour l'Inde où la jonque flotte,Pour Tétuan,Pour Chypre, île aux belles femmes...— Et pour le pays des âmes,Dit l'océan.La création aveugleHurle, glapit, grince et beugle ;Mais, sous sa main,L'homme la dompte et la brise ;La forêt grondante est priseAu piége humain.Le tigre au Jardin des plantesPasse ses pattes tremblantesPar les barreaux ;Toute bête est terrasséePar l'amour et la pensée,Ces deux héros.Tous deux ont le diadème.Ces dompteurs, que l'enfer mêmeJadis craignait.Rois de tous les esclavages,Tiennent les choses sauvagesDans leur poignet.Le fier taureau d'Asturie,Qui marchait dans sa furieSans dévier,Lui plus noir que l'eau marine,Un anneau dans la narine,Suit un bouvier.Ce grand monstre, la nature,Qui vivait à l'aventure,N'écoutant rien,Ouvrant sur l'homme qui souffreToutes les gueules du gouffre,N'est plus qu'un chien.L'homme s'accroît et se hausse.Nul ne sait ce qu'en sa fosse,Loin ...
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