NapolinePOÈMEDelphine Gay de Girardin1833Chapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVLettre de NapolineNapoline : Chapitre I CHAPITRE PREMIER PORTRAITSUNE AMIE — UN AMANT — UN ONCLE — ET DEUX RIVALESElle était mon amie, — et j’aimais à la voir,Le matin exaltée, et moqueuse le soir ;Puis tour à tour coquette, impérieuse et tendre,Du grand homme et du sot sachant se faire entendre :Sachant dire à chacun ce qui doit le ravir,Des vanités de tous sachant bien se servir ;Naïve en sa gaîté, rieuse et point méchante ;Sublime en son courage, en sa douleur touchante :Ayant un peu d’orgueil peut-être pour défaut,Mais femme de génie, et femme comme il faut.Combien nous avons ri quand nous étions petites !De ce rire bien fou, de ces gaîtés subitesQue rien n’a pu causer, que rien ne peut calmer ;Riant pour rire, ainsi qu’on aime pour aimer.Je plains l’être sensé qui cherche à tout sa cause,Qui veut aimer quelqu’un, rire de quelque chose :Mes grands bonheurs, à moi, n’eurent point de sujets :Mes plus vives amours se passèrent d’objets.La perruque de mon vieux maître d’écriture,Pendant plus de deux ans, a servi de pâtureÀ ma gaîté ; — parfois je me rappelle encorSes reflets ondoyants, mêlés de pourpre et d’or.Cette perruque-là, c’était tout un poème ;Ses malheurs surpassaient ceux d’Hécube elle-même.Perruque de hasard, achetée à vil prix,Elle était pour son maître un objet de mépris.Soumise au même sort ...
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