Œuvres de Chapelle et de BachaumontTroisième lettre au duc de NeversChapelleLETTRE III AU DUC DE NEVERSEn suite de la précédente.Sur cette mer d’ime au superlatifVoguer encor s’imputeroit à rage ;Puis de ta nef pour, en si long voyage,Suivre le cours par trop tempestatif,Besoin seroit d’avoir en patronageLa Grand Serpente avec les gens d’Alquif,Qui porta jeune et dès son premier âgeLe Damoisel de la mer putatif ;Mais c’est ici, comme ailleurs, grand dommageQu’un si beau conte on répute apocrif.Notre pilote aussi, devenu sagePour à deux doigts s’être vu du naufragePar à te suivre être trop attentif,Et bien recors qu’en ce dernier oragePrêt à virer il vit son frêle esquif,Dit que, depuis que le rude abordageDe ton navire à double et triple étageL’a tant battu dans ce dernier estrif,Qu’il est sans voile, antenne, ni cordage,Et dénué de tout conservatif,Son métier veut, sans risquer davantage,Que terre à terre et le long du rivageIl fasse aller un bateau si chétif.Et bien lui sied de tenir ce langage :Car à Toulon ou sous le canon d’If,Tous ports amis et d’un très bon ancrage,Il fera mieux de prendre un nouveau suif,Qu’un trop ardent et brusque itératifEn pleine mer à te suivre l’engage.Sitôt pourtant que pour son équipageIl aura fait quelque préparatif,Ce lui seroit, Duc, un sensible outrageSi tu croyois qu’en repos et qu’oisif,Il attendît d’être mené captifPar tes vaisseaux en superbe esclavage.Non, non, bien loin d’être au combat ...
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