Lettre à mon Père.

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Sur ce grand boulevard qu'est la vie, gisant sur le côté, une merde patiemment attendait. Un être bien vivant. Mi-homme mi-poubelle. Côtoyant les rats, les ordures, les chiures, la gerbe et les putes.
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16 août 2014

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Tous droits réservés

Langue

Français

Sur ce grand boulevard qu'est la vie, gisant sur le côté, une merde patiemment attendait.
Un être bien vivant. Mi-homme mi-poubelle.
Côtoyant les rats, les ordures, les chiures, la gerbe et les putes. L'être semblait, avoir trouvé un
certain confort. Il étendait ici et là, sa purulente influence sur les morts et les paumés.
Pour ça il n'avait qu'à ouvrir sa gueule nauséabonde, pour en faire sortir les mots les plus doux et les
plus convaincants qu'un homme civilisé, j'entends, puisse être en mesure de dire.
Juché sur son étron de trône, roi de la rue et de la tristesse, il dominait ce vaste monde.
Car la merde, l'impétueuse merde avait décidée, de s'installer ici, il y a quelque temps. Et il s'avère
qu'il fût plutôt doué pour ce genre de travail. Il avait sciemment choisi de dégueulasser ce beau
boulevard de la vie.
Cet être débectant, je l'appelais Papa. L'étiquette du costume semblait lui gratter beaucoup la peau,
car en peu de temps, l'uniforme avait rejoint l’amoncellement continuel de matière anal. Qui comme
un beau canal, coulait, paisiblement. C'était une vie douce et tranquille, les obligations ici n'avaient
pas de sens, car nous étions en marge, pas besoin d'obéir aux règles des vivants.
On s'habituait vite à ce ciel gris éternel et à l'odeur nauséabonde. La mort n'était pas absente pour
autant, même si nous la narguions, elle trouvait tout de même son compte.
Beaucoup de type finissait par se noyer dans la merde.
J'adulais Papa à l'époque, c'était le meilleur, il y avait pas à chier.
Il avait un absolu contrôle sur son royaume.
Je ne sais pas comment il n'avait pas flanché, comment il avait résisté à se jeter dans le canal, il
tenait tant à tout ça. Il l'avait bâti après tout.
Il arriva qu'un jour, sur le trône perché, aucun postérieur ne fût trouvé, beaucoup s’inquiétèrent de la
disparition de sa sainteté et moi le premier. On attendit des jours et des mois, avant de se résoudre.
En tant que Prince, c'était à mon tour de régner.
Papa je ne sais pas où tu es, mais je voudrais te remercier, car malgré ton manque d'instruction, je
suis fièrement tes traces et règne comme tu l'as fait autrefois.
Papa, merci.

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