Arthur Rimbaud — P o é s i e sLes Premières CommunionsÉditions de ce poème :Les Premières Communions/Édition Vanier 1895 Les Premières Communions/Édition Genonceaux 1891 Les Premières Communions : Édition Vanier 1895LES PREMIÈRES COMMUNIONSIVraiment, c’est bête, ces églises de villagesOù quinze laids marmots, encrassant les piliers,Ecoutent, grasseyant les divins babillages,Un noir grotesque dont fermentent les souliers.Mais le soleil éveille, à travers les feuillages,Les vieilles couleurs des vitraux ensoleillés,La pierre sent toujours la terre maternelle,Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreuxDans la campagne en rut qui frémit, solennelle,Portant, près des blés lourds, dans les sentiers séreux,Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle,Des nœuds de mûriers noirs et de rosiers furieux.Tous les cent ans on rend ces granges respectablesPar un badigeon d’eau bleue et de lait caillé.Si des mysticités grotesques sont notablesPrès de la Notre-Dame ou du saint empaillé,Des mouches sentant bon l’auberge et les établesSe gorgent de cire au plancher ensoleillé.L’enfant se doit surtout à la maison, familleDes soins naïfs, des bons travaux abrutissants.Ils sortent, oubliant que la peau leur fourmilleOù le Prêtre du Christ plaqua ses doigts puissants.On paie au Prêtre un toit ombré d’une charmillePour qu’il laisse au soleil tous ces fronts bruissants.Le premier habit noir, le plus beau jour de tartesSous le Napoléon ou le Petit Tambour ...
Voir