François de Malherbe — O d e sÀ la reine, sur les heureux succès de sa régenceNymphe qui jamais ne sommeillesEt dont les messages diversEn un moment sont aux oreillesDes peuples de tout l’univers,Vole vite ; et de la contréePar où le jour fait son entrée,Jusqu’au rivage de Calis,Conte sur la terre et sur l’ondeQue l’honneur unique du monde,C’est la reine des fleurs de lis.Quand son Henri, de qui la gloireFut une merveille à nos yeux,Loin des hommes s’en alla boireLe nectar avecque les dieux,En cette aventure effroyable,À qui ne semblait-il croyableQu’on allait voir une saisonOù nos brutales perfidiesFeraient naître des maladiesQui n’auraient jamais guérison ?Qui ne pensait que les FuriesViendraient des abîmes d’enferEn de nouvelles barbariesEmployer la flamme et le fer ;Qu’un débordement de licenceFerait souffrir à l’innocenceToute sorte de cruautés,Et que nos malheurs seraient piresQue naguères sous les BusiresQue cet Hercule avait domptés ?Toutefois, depuis l’infortuneDe cet abominable jour,À peine la quatrième luneAchève de faire son tour ;Et la France a les destinéesPour elle tellement tournéesContre les vents séditieux,Qu’au lieu de craindre la tempêteIl semble que jamais sa tèteNe fut plus voisine des cieux.Au delà des bords de la Meuse,L’Allemagne a vu nos guerriersPar une conquête fameuseSe couvrir le front de lauriers.Tout a fléchi sous leur menace ;L’aigle même leur a fait place,Et, les regardant approcherComme ...
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