Sommaire1 I. Écoute ; — nous vivrons2 II. Ire, non ambire3 III. Par-dessus le marché je dois être ravi4 IV. Le géant Soleil parle à la naine ÉtincelleI. Écoute ; — nous vivrons Écoute ; — nous vivrons, nous saignerons, nous sommesFaits pour souffrir parmi les femmes et les hommes,Et nous apercevrons devant nos yeux, vois-tu,Comme des monts, travail, honneur, devoir, vertu,Et nous gravirons l'une après l'autre ces cimes ;Quand nous serons en bas, loin des sommets sublimes,Nous dresserons nos fronts ; mais, en haut, nos genouxPloieront ; les passions viendront rugir en nous,Et nous leur servirons d'antres et de repaires ;Nous pleurerons nos fils, nous pleurerons nos pères,Nous verrons le cercueil germer dans le berceau ;Dans nos soifs, nous boirons à Dieu, comme au ruisseau,Nous deviendrons, après nos deuils et nos attentes,Des âmes sur le bord du tombeau palpitantes,Car, pour l'homme ici-bas marqué d'un divin sceau,Vivre, pleurer, souffrir, c'est devenir oiseau,Et toutes les douleurs sont les plumes de l'aile,Nous suivrons la puissance, au néant parallèle,Ou, plus sages, l'amour qui fuit au fond des bois,Nous aurons nos espoirs, nos terreurs, nos abois ;Nous nous emplirons d'ombre ou d'azur la prunelle...Et nous nous en irons vers l'étoile éternelle !II. Ire, non ambire Sachons mener à bout, sans égoïsme vain,Notre travail humain sous le travail divin ;Si l'orgueil vient, broyons du pied cette couleuvre,L'homme est l'outil, Dieu seul est ...
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