Victor Hugo — Odes et BalladesLes Funérailles de Louis XVIIICes changements lui sont peu difficiles ;c’est l’œuvre de la droite du Très-Haut. —Ps. LXXVI, 10. ILa foule au seuil d’un temple en priant est venue ;Mères, enfants, vieillards gémissent réunis ;Et l’airain qu’on balance ébranle dans la nue Les hauts clochers de Saint-Denis.Le sépulcre est troublé dans ses mornes ténèbres. La Mort de ces couches funèbres Resserre les rangs incomplets.Silence au noir séjour que le trépas protège ! —Le Roi Chrétien, suivi de son dernier cortège, Entre dans son dernier palais. II Un autre avait dit : « De ma race Ce grand tombeau sera le port ; Je veux, au roi que je remplace, Succéder jusque dans la mort. Ma dépouille ici doit descendre ! C’est pour faire place à ma cendre Qu’on dépeupla ces noirs caveaux. Il faut un nouveau maître au monde ; À ce sépulcre, que je fonde, Il faut des ossements nouveaux.« Je promets ma poussière à ces voûtes funestes.À cet insigne honneur ce temple a seul des droits ;Car je veux que le ver qui rongera mes restes Ait déjà dévoré des rois.Et lorsque mes neveux, dans leur fortune altière, Domineront l’Europe entière, Du Kremlin à l’Escurial,Ils viendront tour à tour dormir dans ces lieux sombres,Afin que je sommeille, escorté de leurs ombres, Dans mon linceul impérial ! » ...
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