Sommaire1 I. « Un homme aux yeux profonds passait »2 II. « Un grand esprit en marche »3 III. « Autrefois, j'ai connu Ferdousi dans Mysore »4 IV. Le LapidéI. « Un homme aux yeux profonds passait » Un homme aux yeux profonds passait ; un patriarcheLui demanda : — Combien as-tu de jours de marche,Ô voyageur qui viens du côté du levant ?L'homme dit : — Je ne sais. Le vieux reprit : — Le vent,Ô voyageur qui viens du côté de l'aurore,T'a-t-il bien poursuivi ? L'homme dit : — Je l'ignore.Le vieillard dit : — Tu dois avoir près d'EngaddiTrouvé la caravane allant vers le midi ?Combien de voyageurs et de bêtes de somme ?— Je n'ai rien rencontré ni rien compté, dit l'homme.— Les hérons gris ont-ils passé dans le brouillard ?Dit le vieux. L'homme dit : — Je n'ai rien vu, vieillard.Et le vieillard reprit : — Homme au sombre visage,Aujourd'hui, dans ta route, as-tu selon l'usage,Auprès de la citerne entre Édom et Gaza,Crié trois fois le nom du saint qui la creusa ?Et l'homme répondit : — Quel saint ? que veux-tu dire ?Le vieillard repartit : — Homme, est-ce de la myrrheOu du baume qu'on doit en tribut envoyerAu tétrarque Antipas pour laver son foyerEt parfumer son lit ? — Je ne sais pas, dit l'homme.— Quoi ! tu ne connais point le roi que je te nomme ?— Non. — Le vieillard reprit : — Tu ne distingues pasEntre le lit de pourpre où se couche AntipasEt la paille qui sert aux bêtes de litière ?— Non, dit l'homme. Ils ...
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