Les baisers comptés

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Évadez-vous en lisant le poème "Les baisers comptés" écrit par Claude-Joseph DORAT (1734-1780). "Les baisers comptés" de DORAT est un poème classique extrait du recueil Les baisers. Vous avez besoin de ce poème pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors découvrez-le sur cette page. Le téléchargement de ce poème est gratuit et vous pourrez aussi l’imprimer.
En téléchargeant le PDF du poème de DORAT, vous pourrez faire une analyse détaillée ou bien vous évader grâce au vers de "Les baisers comptés".
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Les baisers comptés

Sous ces tilleuls qui nous prêtent leur ombre,
Tu me promis cent baisers l'autre jour ;
Tu me les a donnés, mais sans passer leur nombre,
Eh ! Quel nombre, dis moi, peut suffire à l'amour ?
Lorsque Cérès enrichit la nature,
Sait-elle donc, trop avare Thaïs,
Le compte de tous les épis
Dont elle orne sa chevelure ?
Flore au hasard va semant ses bouquets,
Ces moissons de parfums sur son passage écloses ;
Et Zéphyr ne tient point registre pour les roses
Qu'il fait naître dans nos bosquets.
Du haut de la brillante voûte,
Lorsque l'onde du ciel s'épanche dans nos champs,
Distille-t-elle goutte à goutte ?
Jupiter quelquefois la verse par torrents.
Et sur la plaine reposée
Quand l'aurore aux douces couleurs,
Laisse onduler ses rayons bienfaiteurs ;
Dans ses présents froide et symétrisée,
La voit-on mesurer aux fleurs
L'émail transparent de ses pleurs
Et les perles de la rosée ?
Et les biens et les maux, les dieux sur l'univers
Répandent tout avec largesse ;
Et toi, Thaïs, qui nous peins la déesse
Qu'une conque d'azur promène sur les mers,
Ainsi que les faveurs tu bornes la tendresse !
L'enfant ailé te combla tour à tour
De tous ses dons, et ta froideur le blesse !
Et c'est Thaïs qui compte avec l'amour !
Ah ! Cruelle, ai-je donc calculé mes alarmes,
Et mes tourments et mes soupirs ?
Si tu comptes les maux, compte aussi les plaisirs.
Mais vas ; confondons tout, les baisers et larmes ;
Viens, laisse-moi dévorer tes beautés ;
Viens, ne m'afflige plus par des refus coupables
Et donne moi des baisers innombrables
Pour tant de pleurs... que je n'ai pas comptés.

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