Joie à la terre, et paix à celui qui contemple !Écoutez, vous ferez sur la montagne un temple,Et vous le bâtirez la nuit pour que jamaisOn ne sache qui l'a placé sur ces sommets ;Vous le ferez, ainsi l'ordonne le prophète,Du toit aux fondements et de la base au faîte,Avec des blocs mis l'un sur l'autre simplement,Et ce temple, construit de roche sans ciment,Sera presque aussi haut que toute la montagne.Les forêts qu'un murmure éternel accompagne,L'Océan qui bondit ainsi que les troupeauxEt n'a point de fatigue et n'a point de repos,Les monts sans tache, blancs comme les cœurs sans vice,C'est tout ce que verront du seuil de l'édificeLes hommes qui viendront par cent chemins divers ;Car vous aurez compris qu'il faut que l'universAit autour de ce temple une grave attitude.Et vous l'aurez bâti dans une solitude,Afin qu'il soit tranquille, et pour que l'horizonConvienne à cette auguste et farouche maison.Et les hommes, pasteurs, apôtres, patriarches,Regarderont le temple, et monteront les marches,Et sous la haute porte ils baisseront le front.Quand ils seront entrés, voici ce qu'ils verront :Au-dessous d'une voûte en granit, situéeSi haut qu'il semblera qu'elle est dans la nuée,Entre quatre grands murs nus et prodigieux,Dans une ombre où partout on sentira des yeux,Tout au fond d'une crypte obscure, une statueSe dressera, d'un voile insondable vêtue,Et de la tête aux pieds ce voile descendra ;Et, plus que sur Isis, et plus que sur Indra,Plus ...
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