Victor Hugo — D i e uLe Seuil du gouffreAscension dans les ténèbresSommaire1 L’Esprit humain2 I. Une voix3 II. Une autre voix4 IV. Une autre voix5 V. Une autre voix6 VI. Une autre voix7 VII. Une autre voix8 X. Une autre voix9 XI. Une autre voix10 XII AUTRES VOIX11 XIII. Une autre voixL’Esprit humainEt je voyais au loin sur ma tête un point noir.Comme on voit une mouche au plafond se mouvoir,Ce point allait, venait ; et l’ombre était sublime.Et l’homme, quand il pense, étant ailé, l’abîmeM’attirant dans sa nuit toujours de plus en plus,Comme une algue qu’entraîne un ténébreux reflux,Vers ce point noir, planant dans la profondeur blême,Je me sentais déjà m’envoler de moi-mêmeQuand je fus arrêté par quelqu’un qui me dit« Demeure. » En même temps une main s’étendit.J’étais déjà très haut dans la nuée obscure.Et je vis apparaître une étrange figure ;Un être tout semé de bouches, d’ailes, d’yeux ;Vivant, presque lugubre et presque radieux.Vaste, il volait ; plusieurs des ailes étaient chauves.En s’agitant, les cils de ses prunelles fauvesJetaient plus de rumeur qu’une troupe d’oiseauxEt ses plumes faisaient un bruit de grandes eaux.Cauchemar de la chair ou vision d’apôtre,Selon qu’il se montrait d’une face ou de l’autre,Il semblait une bête ou semblait un esprit.Il paraissait, dans l’air où mon vol le surprit,Faire de la lumière et faire des ténèbres.Calme, il me regardait dans les brouillards funèbres.Et je sentais en ...
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