Variétés historiques et littéraires, Tome IIILe Pont-Neuf frondé.1652Le Pont-Neuf frondé.À Paris.1M.DC.LII .In-4.Mazarins, il faut tous partir ;Ma muse vous vient advertirQue vous couriez comme des BasquesDeguisez en habits fantasques,Pour vous fourer je ne sçais où,C’est-à-dire en un petit trou.La ville est ores trop suspectePour des messieurs de votre secte ;Les cailloux y volent à tasSur tous ceux qui ne crient pas :Vive le roy ! vive les princes !Vive ces apuis des provinces !Ils vont recoigner les voleurs,Partisans et monopoleurs,Et par eux, tous tant que nous sommes,Nous aurons pour rien pain et pommes.Mais, quand vous diriez tout cela,Vous ne mettriez pas le hola :On vous connoistroit à la mine ;Chacun diroit : Eschine ! eschine !Ce sont pendars de Mazarins.Et lors je vous tiendrois bien finsSi, par un tour de passe-passe,Vous amusiez la populace,Qui viendroit à grands coups de poingFaire tope sur vostre groing,Sur tout si dans l’autre semaine,Auprès de la Samaritaine,2Dame Anne eust peu vous descouvrir :Vous auriez eu bien à souffrir.Branquas, qui n’est pas une beste,Ne fut jamais à telle festeQu’il se vit, un certain mardy,Sur le Pont-Neuf, après midy,Encore qu’il soit pour la Fronde,Comme il le jure à tout le monde.Il entendit crier bien fort :Assomme ! il en veut à Beaufort.Lors, estourdy d’un : Tue ! tue !Il sent que sur luy l’on se rue ;Il perd de ses cheveux dorez ;Il voit ses habits deschirez,Et, s’il n’eust ...
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