Variétés historiques et littéraires, Tome IVLe fantastique repentir des mal mariez.1623Le fantastique repentir des mal mariez.1S. l. n. d. In-8 .Si tu te plains que ta femme est trop bonneL’ayant gardée trois semaines en tout,Attens un an, et tu perdras à coupL’occasion de t’en plaindre à personne.Mais, si elle est malicieuse et fière,Par bon conseil, ne l’en estime moins :Je prouveray tousjours par bons tesmoinsQue la meschante est bonne mesnagère.Si par nature elle est opiniastre,Commande-luy toute chose à rebours,Et tu seras servy suivant le coursDe ton dessein, sans frapper ny sans battre.Si au bourbier menteur elle se plonge,Croy le rebours de ce qu’elle dira,Et tu verras qu’elle te serviraDe verité, pensant dire mensonge.Si elle dort la grasse matinée,C’est ton profit, d’autant qu’elle n’a pasTel appetit quand ce vient au repas,Et son dormir luy vault demy-disnée.Si elle faict la malade par mine,Va luy percer la veine doucement,Droict au milieu, et tu verras commentTel esguillon luy porte medecine.Si elle est vieille ou malade sans cesse,Tu la sçauras sage contregarder,Attendant mieux, et si pourras garderPour un besoin la fleur de ta jeunesse.Si tu te plains que ta femme se passeDe faire enfans, par faute d’un seul point,Sois patient : mieux vaut ne s’en voir pointQue d’en avoir qui font honte à leur race.Mais, si tu dis que la charge te presseD’enfans petits, dont la teste te deult,Ne le soucie, il n’en a pas qui veut :Ils ...
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