La lecture à portée de main
2
pages
Français
Documents
Écrit par
François Tristan L'Hermite
Publié par
Itol
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
2
pages
Français
Ebook
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Nombre de lectures
10
Langue
Français
Publié par
Nombre de lectures
10
Licence :
Langue
Français
Stances
Celle que j'ai placée entre les immortels,
Et que ma passion maintient sur les autels,
La perfide a payé ma foi d'ingratitude.
Aux traits de sa rigueur je sers toujours de blanc,
Et son mépris n'ordonne à mon inquiétude
Que des soupirs de flamme et des larmes de sang.
Encore que mes vers, déguisant son orgueil,
Par de si beaux efforts la sauvent du cercueil,
La faisant adorer de l'un à l'autre pôle,
L'inhumaine qu'elle est se rit de mon trépas
Et, me pouvant guérir d'une seule parole,
Fait même vanité de ne la dire pas.
Puisque d'un si beau joug je ne puis m'affranchir,
Et que tous mes devoirs ne peuvent la fléchir,
Par un dernier effort contentons son envie :
Cessons d'être l'objet de tant de cruauté,
Et sortant de ses fers en sortant de la vie,
Témoignons un courage égal à sa beauté.
Affreuse Déité, démon pâle et défait,
Qu'on n'invoque jamais qu'en un tragique effet,
Où l'unique salut est de n'en point attendre,
Désespoir, je t'invoque au fort de mes malheurs ;
Par ton secours fatal viens maintenant m'apprendre
Comment on doit guérir d'incurables douleurs.
Avance-toi, de grâce, ô fantôme inhumain !
Fais un trait de pitié d'une barbare main
Et produis mon repos en finissant ma vie.
Je ne redoute point ce funeste appareil,
Car ne pouvant plus voir les beaux yeux de Sylvie,
Je ne veux jamais voir la clarté du soleil.