L’alouette souvent, pour saluer l’aurore,A redit sa chanson sur la rive sonore,Et le soleil du soir sur la mer et le pré,A souvent fait descendre un long sillon pourpré.Le port de Saint-Malo luit comme une topaze ;Le rapide alcyon d’une aile agile raseLa surface immobile et brillante des flots.Des bâtiments divers les joyeux matelotsÉchangent des saluts que les échos répètent.Les vaisseaux aux flancs noirs dans les eaux se reflètent,Comme les noirs enfants du rivage africain,Dans leurs flots rafraîchis par le vent du matin.Sur les mâts élancés le pavillon retombeComme un pli de linceul sur les bords d’une tombe.Le vent ne souffle pas. L’eau dort sur le galet.Mais le soleil levant, comme un rouge boulet,Vient de monter soudain à l’horizon sans brume ;Et le vieux matelot que le repos consumeA senti dans son cœur se ranimer l’espoir :Je voguerai, dit-il, avec le vent du soir.Mais où vont ces vaisseaux avec leur vaillant monde ?Cent barques autour d’eux glissent, volent sur l’onde,Comme autour d’une ruche un intrépide essaim.Un profond grondement s’élève de leur sein.Ils sont trois. Le premier sur les vagues d’opale,Impatient, s’agite ainsi qu’une cavale.Et c’est la Grande Hermine, un nom fier et nouveau.À la cime du mat flotte le blanc drapeau.Le valeureux Cartier commande ce navire.Le second, qui, plus loin, lève son ancre et vire,C’est la Petite Hermine. Auprès, l’ÉmerillonSe drape avec orgueil dans son grand pavillon.LeBreton, Jalobert, ...
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