Friedrich Schiller ― B a l l a d e sLe Comte d’Habsbourg / Der Graf von HabsburgTraductions de ce poème :Le Comte d’Habsbourg par Gérard de Nerval (1830)Le Comte d’Habsbourg par Xavier Marmier (1854) Le Comte d’Habsbourg (tr. Marmier)LE COMTE D’HABSBOURG.À Aix-la-Chapelle, dans une salle antique, le roi Rodolphe est assis au banquet du couronnement, dans tout l’éclat de la splendeurimpériale. Le palatin du Rhin apporte les mets, le prince de Bohême verse le vin pétillant, et les sept Électeurs, groupés autour deRodolphe comme des étoiles autour du soleil, remplissent auprès du maître du monde leur office et leur charge.Une foule joyeuse entoure le balcon élevé, les acclamations du peuple se mêlent au son des trompettes ; car, après une longue etfatale lutte, l’interrègne est enfin fini, la terre a retrouvé un juge ! C’en est fait de la puissance aveugle de l’épée ! l’homme paisible etl’homme faible ne craignent plus de devenir les victimes de la force brutale.L’Empereur, prenant la coupe d’or et promenant autour de lui des regards satisfaits, dit aux assistants : « Voilà une belle fête, voilà unsplendide festin, mon royal cœur doit en être satisfait ; mais je regrette de ne pas voir le chanteur qui amène avec lui la joie, qui, parde doux accords, émeut mon âme et qui m’instruit par de hautes leçons. J’ai connu cette jouissance dès ma jeunesse, et ce que jecherchais, ce que j’aimais quand je n’étais qu’un simple chevalier, je ne veux pas en être privé ...
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