— Victor HugoLa Voix de Guernesey(Mentana)1867À GARIBALDIUn français c’est la France, un romain contient RomeEt ce qui brise un peuple avorte au pieds d’un homme.Sommaire1 I. Ces jeunes gens, ces fils2 II. O sinistre vieillard3 III. Une chaîne au héros !4 IV. Votre Garibaldi...5 V. Qu’il aille donc !6 VI. Ah ! race italienne7 VII. Le crime est consommé.8 VIII. O peuple, noir dormeurI. Ces jeunes gens, ces filsCes jeunes gens, ces fils de Brutus, de Camille,De Thraséas combien étaient-ils ? quatre mille.Combien sont morts ? six cents. Six cents ! comptez, voyez. Une dispersion de membres foudroyés,Des bras rompus, des yeux troués et noirs, des ventres Où fouillent en hurlant les loups sortis des antres, De la chair mitraillée au milieu des buissons, C’est là tout ce qui reste, après les trahisons, Après le piège, après les guet-apens infâmes, Hélas, de ces grands cœurs et de ces grandes âmes ! Voyez. On les a tous fauchés d’un coup de faulx.Leur crime ? ils voulaient Rome et ses arcs triomphaux ; Ils défendaient l’honneur et le droit, ces chimères. Venez, reconnaissez vos enfants, venez, mères ! Car pour qui l’allaita, l’homme est toujours l’enfant. Tenez ; ce front hagard, qu’une balle ouvre et fend, C’est humble tête blonde où jadis, pauvre femme, Tu voyais rayonner l’aurore et poindre l’âme ; Ces lèvres, dont l’écume a souillé le gazon, O nourrice, après toi bégayaient ta chanson ; Cette main froide, auprès de ces paupières ...
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