La ThéogonieHésiodeTraduction de M. Patin de l'Académie française (1872)Commençons notre chant par les Muses, habitantes du haut et divin Hélicon, qui,près d’une noire fontaine, devant l’autel du puissant fils de Cronos, mènent desdanses légères ; qui, après avoir baigné leur beau corps dans les eaux duPermesse, de l’Hippocrène, du divin Olmeios, couronnent de chœurs gracieux,ravissants, les sommets de la montagne sacrée et les foulent sous leurs piedsagiles. C’est de là qu’elles descendent, lorsque, la nuit, dans un nuage, elles s’envont parcourir la terre, faisant retentir au loin leur voix harmonieuse. Elles chantentZeus qui s’arme de l’égide, Héra qui règne dans Argos et marche sur unechaussure dorée, la fille du roi des dieux, Athéné aux yeux d’azur, Apollon et sasœur la chasseresse Arthémis, Poséidon, ce dieu dont les eaux embrassent laterre, dont le sceptre l’ébranlé, la vénérable Thémis, Aphrodite aux doux regards,Hébé à la couronne d’or, la belle Dioné, l’Aurore, le grand Hélios, la brillanteSéléné, et Latone, et Japet, et Cronos aux rusés conseils, la Terre, le vaste Océan,la Nuit obscure, la race des autres dieux immortels.Elles-mêmes elles enseignèrent leurs beaux chants à Hésiode, tandis qu’il paissaitson troupeau au pied du divin Hélicon ; et voici comme me parlèrent ces déessesde l’Olympe, ces filles de Jupiter :« Pasteurs qui dormez dans les champs, race grossière et brutale, nous savonsces histoires mensongères qui ressemblent à la ...
Voir