Victor Hugo — La Fin de SatanLIVRE TROISIÈME - LA PRISONLa BastilleDénouement ILES SQUELETTES......................................................La tour est âpre et noire, et, du haut jusqu'en bas,Elle est un instrument de supplice ; un étageFait agoniser moins ou souffrir davantage ;Changer de cabanon, c'est changer de tourment ;Le captif, dans la cave, expire lentement ;Sous le toit, dans un trou qu'on nomme la calotte,Il étouffe en juillet, en décembre il grelotte ;Sous plus ou moins d'horreur l'homme se sent plierÀ mesure qu'il monte ou descends l'escalier ;Nulle part le repos, l'air frais, la clarté pure.Chaque chambre a la forme utile à la torture ;Ici l'on gèle ; ici l'on brûle ; ici l'on meurt....................................................... Dans ce lieu morne,La minute est bourreau, l'heure est épouvantail.Une horloge apparaît. Au-dessus du portail.Autour du cadran triste, une chaîne est sculptée,Cercle affreux, chaîne énorme à lier Prométhée ;Elle entoure le temps, et, monstrueuse à voir,Saisit par ses deux bouts, au bas du fronton noir,Une statue étrange et morne, prisonnièreQui grince et fait effort pour sortir de la pierre ;La statue a deux fronts, l'un jeune et l'autre vieux ;Sur le cadran, rouillé par l'hiver pluvieux,L'aiguille, résumant dans une heure une vie,Par la chaîne toujours à tous ses pas suivie,Part du jeune homme et vient aboutir au vieillard.Lugubre, elle paraît ...
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