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Français
Documents
1866
Écrit par
René-François Sully Prudhomme
Publié par
Troubadour
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Français
Documents
1866
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Publié par
Publié le
01 janvier 1866
Langue
Français
Publié par
Publié le
01 janvier 1866
Licence :
Langue
Français
Sonnet.
Que n'ai-je un peu de voix ! J'ai le cruel ennui
De sentir mon poème en ma poitrine éclore,
Et de ne pouvoir pas, plus créateur encore,
Comme j'ai mis mon cur, mettre mon souffle en lui.
Le chant aérien laisse, après qu'il a fui,
Des lèvres jusqu'au ciel un sillage sonore
Où l'âme, rajeunie et plus légère, explore
Les paradis anciens qu'elle pleure aujourd'hui.
La note est comme une aile au pied du vers posée ;
Comme l'aile des vents fait trembler la rosée,
Elle le fait frémir plus sonore et plus frais.
Ô vierges qu'effarouche un seul mot, le plus tendre,
Peut-être modulé daigneriez-vous l'entendre,
Vous qui l'osez chanter sans le dire jamais !
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