Variétés historiques et littéraires, Tome IILa Muse infortunée contre les froids amis du temps.Claude Garnier1624La Muse infortunée contre les froids amis du temps.M. DC. XXIIII.In-8.1À Monsieur des Yveteaux, precepteur du Roi .Ode.Hé quoy ! des Yveteaux, n’est ce pas un grand faitQu’un poëte ignorant, un rimeur imparfait,Trouve ce qu’il désire,Et que le vray poëte, en ce mal-heureux temps,Languit en son bien-dire,Comme la fleur sechée au declin du printemps !Que les moins relevés et les plus tard venusSont les plus en fortune et les mieux recogneusDe biens et de loüange ;Et qu’estant le sçavoir en l’oubliance mis,Et le prix dans la fange,L’erreur est au Pactole, ayant de bons amys !Est-ce honte ou forfait de tesmoigner aux roysQui sont les bons esprits, qui sont les bonnes voixDignes de leurs merveilles !Les cygnes verront-ils, à faute de secours,Preferer les corneilles !L’or, cedant à la paille, aura-t-il moins de cours !Faut-il abandonner et les roys et leur cour !Faut-il chercher loing d’eux un moins noble sejourPour avoir de la gloire !Et pour estre en lumière (accident nompareil,Hideux à la mémoire !)Faut-il aimer l’ombrage en fuyant le soleil !Ô le barbare siècle in-experimenté !Qu’en diront les mieux nays de la posterité !Car tousjours la froidureNe blanchit la campagne, et tousjours les frimasNe gastent la verdure :C’est une loy d’en haut qui respond ici-bas.Quand l’orage est passé l’on void rire les airs ;Quand la ...
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