Variétés historiques et littéraires, Tome IXLa Bravade d’amour, contenant sonnets où sont naïfvement escrites les ruses et les appasts des dames, beautésorgueilleuses, et le mespris qu’on en doit avoir.1611La Bravade d’amour, contenant sonnets où sont naïfvementescrites les ruses et les appasts des dames, beautésorgueilleuses, et le mespris qu’on en doit avoir.Favus distilans labia meretricis, novissima ejus amaraquasi absynthium sapientiæ.À Paris, par Claude Percheron, rue Galende, aux TroisChapelles.1611. — In-8.Avec Permission.Suivant l’erreur commune où guide l’ignorance,Je me pasmois aymant une ingrate beauté,Et, aveuglé d’esprit, en ma naïfvetéJe glissois en l’abus d’une vaine esperance ;J’allois, plain de soupirs, rechercher allegeanceVers l’objet qui m’estoit object de cruauté,Et ne pensois qu’à l’œil qui m’avoit arresté,Comme chacun s’adonne à ce que son cœur pense.Je me perdois d’amour, de regrets et d’ennuis,Je soupirois de jour, je lamentois de nuicts,Furieux, n’ayant rien qu’en l’âme une maistresse,Et ne descouvrant pas que les dames faisoientMille jeux de mespris de ceux qui les prisoient,Trompé par un bel œil, je mourois de destresse.II.Maintenant que je sçay (commençant mon bonheur)De quel esprit fascheux les dames sont menées,Suivant en liberté meilleures destinées,Je me donne plaisir de ma première erreur ;Je recognois l’abus dont cette folle humeurAgitoit quelquefois mon âme et mes pensées,Et sans plus me former au ...
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