Enfantillage

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Voyagez en lisant le poème "Enfantillage" écrit par René-François Sully Prudhomme (1839-1907) en 1875. "Enfantillage" de Prudhomme est un poème classique extrait de Les vaines tendresses. Profitez de ce poème en le découvrant sur cette page. Et n’oubliez pas que vous pouvez télécharger gratuitement en format PDF le poème Enfantillage et l’imprimer depuis chez vous !
Grâce à ce document PDF sur le poème de Prudhomme, vous pourrez faire un commentaire ou bien tout simplement profiter de très beau vers de "Enfantillage".
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Publié par

Publié le

01 janvier 1875

Licence :

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Paternité, pas d'utilisation commerciale

Langue

Français

Enfantillage.

Madame, vous étiez petite,
J'avais douze ans ;
Vous oubliez vos courtisans
Bien vite !

Je ne voyais que vous au jeu
Parmi les autres ;
Mes doigts frôlaient parfois les vôtres
Un peu...

Comme à la première visite
Faite au rosier,
Le papillon sans appuyer
Palpite,

Et de feuille en feuille, hésitant,
S'approche, et n'ose
Monter droit au miel que la rose
Lui tend,

Tremblant de ses premières fièvres,
Mon cœur n'osait
Voler droit, des doigts qu'il baisait,
Aux lèvres.

Je sentais en moi, tour à tour,
Plaisir et peine,
Un mélange d'aise et de gêne :
L'amour.

L'amour à douze ans ! Oui, madame,
Et vous aussi,
N'aviez-vous pas quelque souci
De femme ?

Vous faisiez beaucoup d'embarras,
Très occupée
De votre robe, une poupée
Au bras.

Si j'adorais, trop tôt poète,
Vos petits pieds,
Trop tôt belle, vous me courbiez
La tête.

Nous menâmes si bien, un soir,
Le badinage,
Que nous nous mîmes en ménage,
Pour voir.

Vous parliez de bijoux de noces,
Moi du serment,
Car nous étions différemment
Précoces.

On fit la dînette, on dansa ;
Vous prétendîtes
Qu'il n'est noces proprement dites
Sans ça.

Vous goûtiez la plaisanterie
Tant que bientôt
J'osai vous appeler tout haut :
Chérie,

Et je vous ai (car je rêvais)
Baisé la joue ;
Depuis ce soir-là je ne joue
Jamais.



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