— Friedrich Nietzsche[1]Dithyrambes de Dionysos Traduction de Georges Mesnil, La Société nouvelle, 1892Sommaire1 DERNIÈRE VOLONTÉ2 ENTRE OISEAUX DE PROIE3 LE SIGNE DE FEU4 LE SOLEIL DESCEND4.1 I4.2 II4.3 III5 GLOIRE ET ÉTERNITÉ5.1 I5.2 II5.3 III6 DE LA PAUVRETÉ DU TRÈS RICHEDERNIÈRE VOLONTÉMourir ainsi, — comme un jour je le vis mourir, — Lui, l’ami, qui lança ses éclairs etses regards — divinement dans ma sombre jeunesse ! — Joyeux dans soncourage et profond, — il dansait dans la bataille.Le plus joyeux des guerriers, — le plus puissant des vainqueurs, — chargeant undestin sur son destin, — dur, pensif, prévoyant, — vibrant à la victoire, — criant lajoie, vainqueur en mourant :À l’heure de la mort il ordonnait, — il ordonnait que l’on anéantît !…Mourir ainsi, — comme un jour je le vis mourir : — en créant la victoire et le néant…ENTRE OISEAUX DE PROIECelui qui veut descendre, — que vite — l’engloutit le gouffre ! — Mais toi,Zarathustra, — aimes-tu encore l’abîme, — imites-tu encore le pin ?Le pin plonge ses racines, où — le rocher même avec épouvante — regarde dansle gouffre, — mais l’arbre s’accroche aux abîmes, — tandis que tout, autour de lui,— veut s’élancer dans le gouffre. — Entre l’impatience — du sauvage roulement, duruisseau qui bondit, — il attend patient, dur, muet, — solitaire…Solitaire !… — Qui donc oserait — habiter ces lieux, — surplomber l’abîme ? — Unoiseau de proie peut-être : — il se suspendrait aux cheveux — du tenace ...
Voir