Victor Hugo — D i e uFragments Que ce poème au vol de feuEffleure le siècle où nous sommes,Qu’il passe vite et brille peu,Et qu’à travers l’oubli des hommes,[1]Sombre, il s’en retourne vers Dieu. Fragments des V o i x ...............................................................Mais les mages hagards, les sages inquiets,Les noirs explorateurs des mystérieux faîtes,Les contempteurs soudain transformés en prophètes,Comment ont-ils été par la foi terrassés,Comment ont-ils crié sous l’évidence : Assez !Demande à l’ineffable, au gouffre, au phénomène !Qui peut le raconter dans votre langue humaine ?Ils méditaient, sondant l’inconnu, regardant.L’espace, ici flot vague et là cratère ardent,Le grand fond immobile et sourd, la violenceDes visions mêlée à l’éternel silence,Rien et Tout, le roulis gigantesque des cieuxDans on ne sait quel vent lugubre et monstrueux,Des tours d’ombre dont l’œil ne peut compter les marches,Des déluges roulant d’inexprimables arches,La pluie immense au loin rayant les infinis,Des lueurs blanchissant des masques d’Érynnis,Des passages subits de méduses, frappéesD’une clarté pareille à des reflets d’épées,Des ponts difformes, noirs, allant hors du réelSinistres, bleuissant vaguement près du ciel,L’ascension sans but et la chute sans bornes ;Voilà ce que voyaient ces contemplateurs mornes,Et tristes, ils disaient : « Cette ombre n’est pas Dieu. »Far moments les fléaux, dans des souffles de feu,Survenaient, et ...
Voir