Les Bucoliques Première églogueVirgile-37Les Bucoliques sont un recueil de poésie de Virgile Source :Les Œuvres de Virgile Maron,traduites de latin en françois, par Robert & Anthoine le Chevalier d’Agneaux frères, de Vire enNormandie, 1583.. Voir aussi traduction par Clément MarotPremière églogue.Mélibée.En reposant, Tityre, à l’ombrage couvertDe ce hêtre au feuillage épanchement ouvert,Tu mets sur le pipeau d’une avène légèreL’air de mainte chanson doucement bocagère.Et nous, pauvres chétifs, nous laissons loin de nous,Les fins de notre terre et nos villages doux :Nous fuyons notre terre, en saison si mauvaise.Toi cependant, Tityre, en l’ombrage à ton aise,Tu apprends aux forêts à rebruire en chansonsLa belle Amaryllide au rebat de tes sons.Tityre.C’est un dieu, Mélibé, qui nous a fait la grâceDe vivre en repos : aussi toujours sera-ceMon Dieu que cetui-là, et de mes parcs souventMaint agnelet ira ses autels abreuvant.Il permet à mes bœufs comme tu vois de paître,Et à moi de jouer d’un chalumeau champêtreTout ce que je voudrai.Mélibée. Certes je ne suis pointSur toi pour ce bonheur d’aucune envie époint :Plutôt m’en étonné-je, étant si fort troubléesLes affaires des champs : voici désassemblées,Ces chevrettes, cassé, je mène loin d’ici :Et à peine, Tityre, entre autres cette-ci :Car elle a deux bessons, l’espérance plus chèreDe tout ce mien troupeau, dans l’épaisseur naguèreDe ces coudres, laissés nus sur la dureté,Las ! d’une froide ...
Voir