À ce qui n’est plus

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Louisa Siefert — Le Parnasse contemporain, IIÀ ce qui n’est plusJe sais l’art d’évoquer les minutes heureuses.Charles ...
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Français

Louisa SiefertLe Parnasse contemporain, II
À ce qui n’est plus
Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses. Charles Baudelaire.
Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir, Ô jours trop tôt perdus, ô trop chères pensées, Images que le temps doit avoir effacées, Mots que mon cœur jalouse et ne peut contenir, Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir ?
J’avais promis l’oubli qui console et qui tue, L’oubli muet et calme, aux flots profonds et lourds. Les heures ont passé, je me souviens toujours ; Vous agitez encor mon âme combattue. J’avais promis l’oubli qui console et qui tue.
Mon espoir est un rêve et mon rêve un secret, Mes vers en sont l’écho, mais non la voix vibrante. J’aime aux bois soleillés la vapeur transparente, J’aime aux yeux les plus beaux un plus subtil attrait. Mon espoir est un rêve et mon rêve un secret.
Le cœur a des retours vers les choses anciennes, Des retours imprévus, séduisants, caressants ; Le poète s’éveille à de si doux accents Et s’abandonne à ces langueurs qui sont les siennes. Le cœur a des retours vers les choses anciennes.
Ô jours trop tôt perdus, ô jours trop regrettés ! Puisse l’enivrement de vos mélancolies, Reflet mystérieux des aurores pâlies, Longuement éblouir mes regards attristés, Ô jours trop tôt perdus, ô jours trop regrettés !
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