Variétés historiques et littéraires, Tome IIPlaisant galimatias d’un Gascon et d’un Provençal, nommez Jacques Chagrin et Ruffin Allegret.1619Plaisant Galimatias d’un Gascon et d’un Provençal, nommezJacques Chagrin et Ruffin Allegret.À Paris, chez Pierre Ramier, ruë des Carmes, à l’Image Sainct-Martin.M.DC.XIX. In-8.Au Lecteur.Si ce dialogue ne vous duit,Que la fin luy soit pardonnée ;De peu de perte peu de bruit :S’il ne dure qu’une journée,Il ne me couste qu’une nuict.Allegret. Bon-jour, compagnon, bon-jour et bien à boire, camarade.Chagrin. Ce dernier bon-heur que tu me desires te convient merveilleusement bien,Allegret, qui ouvres en mesme temps la bouche et les yeux. Je ne m’estonne pas sites chevaux vont mieux que les miens, car c’est un dire commun que les chevauxdes charretiers (sans toutefois que les comparaisons des qualitez nous puissentnuire ny prejudicier, puisque nous botant à la savaterie on nous donne aussi bien duMonsieur par le nez qu’aux autres courtisans), les chevaux, veux-je dire, marchentplus viste quand les maistres, cochez ou charretiers, ont bien beu, parce qu’alorsnous les foüettons comme tous les diables ; et dit-on (pour entrer tousjours plusavant en similitude avec la noblesse) qu’il n’appartient qu’à eux et à nous de jurerDieu, eux lorsqu’ils sont endebtez, et que, pressez de leurs creanciers, ilsvoudroient rendre avec le pied ce qu’ils ont receu avec la main, et nous, quandsommes embourbez, ne sommes pas moins ...
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