Philosophie zoologique
Jean-Baptiste de Lamarck
Première Partie, Sixième Chapitre
CHAPITRE VI.
Dégradation et simplification de l’organisation d’une extrémité à l’autre de la Chaîne animale, en
procédant du plus composé vers le plus simple.
PARMI les considérations qui intéressent la philosophie zoologique, l’une des plus importantes est celle qui concerne la dégradation
et la simplification que l’on observe dans l’organisation des animaux, en parcourant d’une extrémité à l’autre la chaîne animale,
depuis les animaux les plus parfaits jusqu’à ceux qui sont les plus simplement organisés.
Or, il s’agit de savoir si ce fait peut être réellement constaté ; car alors il nous éclairera fortement sur le plan qu’a suivi la nature, et
nous mettra sur la voie de découvrir plusieurs de ses lois les plus importantes à connoître.
Je me propose ici de prouver que le fait dont il est question est positif, et qu’il est le produit d’une loi constante de la nature, qui agit
toujours avec uniformité ; mais qu’une cause particulière, facile à reconnoître, fait varier çà et là, dans toute l’étendue de la chaîne
animale, la régularité des résultats que cette loi devoit produire.
D’abord, on est forcé de reconnoître que la série générale des animaux distribués conformément à leurs rapports naturels, présente
une série de masses particulières, résultantes des différens systèmes d’organisation employés par la nature, et que ces masses
distribuées elles-mêmes d’après la composition décroissante ...
Voir