DONATIEN ALDONZE FRANÇOIS SADELa philosophie dans le boudoirOUVRAGE POSTHUME DE L’AUTEUR DE JUSTINE[1795]La mère en prescrira la lecture à sa fille.2 La philosophie dans le boudoirAux libertinsVoluptueux de tous les âges et de tous les sexes, c’est à vousseuls que j’offre cet ouvrage : nourrissez-vous de s esprincipes, ils favorisent vos passions, et ces passions, dont defroids et plats moralistes vous effraient, ne sont que lesmoyens que la nature emploie pour faire parvenir l’hom meaux vues qu’elles a sur lui ; n’écoutez que ces passions délicieuses ; leur organe est le seul qui doive vous c onduireau bonheur.Femmes lubriques, que la voluptueuse Saint-Ange soit votremodèle ; méprisez, à son exemple, tout ce qui contr arie leslois divines du plaisir qui l’enchaînèrent toute sa vie.Jeunes filles trop longtemps contenues dans les liensabsurdes et dangereux d’une vertu fantastique et d’une religion dégoûtante, imitez l’ardente Eugéni e; détruise z,foulez aux pieds, avec autant de rapidité qu’elle, tous lespréceptes ridicules inculqués par d’imbéciles parents.Et vous, aimables débauchés, vous qui, depuis votrejeunesse, n’avez plus d’autres freins que vos désirs et d’autres lois que vos caprices, que le cynique Dolmancé vous served’exemple ; allez aussi loin que lui, si, comme lui, vous voulezparcourir toutes les routes de fleurs que la lubricité vousprépare ; convainquez-vous à son école que ce n’est qu’enétendant la sphère de vos goûts ...
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