Panégyrique de TrajanPline le JeuneTraduit du latin par Burnouf (1850)I- C’est une belle et sage institution de nos ancêtres, pères conscrits, de préluderpar des prières non seulement aux actions, mais aux simples discours ; puisquel’homme ne peut rien entreprendre sous de bons auspices et avec une penséeintelligente, si les dieux, honorés d’un juste hommage, ne le soutiennent et nel’inspirent. Qui doit être, plus qu’un consul, fidèle à cet usage ? et quand sera-t-ilreligieusement observé, si ce n’est lorsque nous sommes appelés, par l’ordre dusénat et par le vœu de la république, à rendre au meilleur des princes desolennelles actions de grâce ? Eh ! le plus beau, le plus magnifique présent desdieux immortels, n’est-ce pas un prince dont l’âme pure et vertueuse offre d’eux unevivante image ? Oui, quand on aurait pu douter jusqu’à ce jour si c’est le hasard oule ciel qui donne des chefs à la terre, il n’en serait pas moins évident que le nôtre futétabli dans ce haut rang par une main divine. Car ce n’est pas le pouvoir inaperçude la destinée, c’est Jupiter lui-même qui a visiblement désigné ce grand homme,élu, vous le savez, devant les autels et dans ce temple auguste, où la présence dudieu n’est pas moins sensible ni moins réelle que parmi les astres et au sein descélestes demeures. C’est donc pour moi un pieux devoir de t’invoquer, ô le meilleuret le plus grand des dieux, Jupiter, fondateur et soutien de cet empire, afin que tume fasses trouver un ...
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