(Texte entier)M. SHOYO TSOUBOOUTCHIDE L’ACADÉMIE JAPONAISEPROFESSEUR HONORAIRE À l’UNIVERSITÉ DE WASEDA, TOKIOOURASHIMALÉGENDE DRAMATIQUE EN TROIS ACTESTRADUIT DU JAPONAISPARM. TAKAMATOU YOSHIYÉPROFESSEUR À l’UNIVERSITÉ DE WASEDA, TOKIOPARISiePIERRE ROGER ET C , ÉDITEURS54, RUE JACOB, 541922PRÉFACELa légende d’Ourashima, si populaire au Japon, n’est pas entièrement ignorée enEurope. Nos enfants même sont pu la lire, en abrégé, dans une de ces traductionssur papier crêpe qui ont vulgarisé en Angleterre et en France les plus jolis contesjaponais. Mais pour la bien connaître, il faut remonter à ses origines, plus quemillénaires, et d’abord à un vieux mythe du Kojiki, la Bible japonaise, où l’on peuttrouver déjà l’idée essentielle de ce récit fameux.Le divin Ninighi, que la déesse du Soleil avait envoyé sur terre pour y fonder ladynastie japonaise, eut deux fils, Ho-déri et Ho-wori, dont l’un se fit pêcheur etl’autre, chasseur. Un jour, Ho-wori proposa à Ho-déri un échange de leursvocations, pour tenter à son tour la fortune de la mer ; mais il perdit l’hameçon deson frère aîné, qui l’accabla de reproches. Comme il se lamentait sur le rivage, levénérable dieu des Eaux salées lui conseilla d’aller s’informer auprès de Toyo-tamahimé (la Princesse aux riches joyaux), fille du dieu de l’Océan. Ho-wori partitdonc sur les chemins de la mer et finit par atteindre un palais dont l’architectureétrange imitait des écailles de poisson. Près de la porte ...
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