C'est une histoire de salissure, de poubelle et d'ordure.
Mysmie serait née d’une poubelle. Elle l’a appris un soir de l'hideuse bouche de son beau-père. Elle s’est ainsi à ce moment-là, cru naître de la puanteur des ordures. « le bébé de la poubelle ». Les journaux en parlèrent. Ils conspuèrent la mère, le geste, la ville. L’éboueur raconta, les sacs. Le mélange de reste de nourriture, de début de pourriture, un chat mort et les mouvements sous une serviette sale, pleine de sang. L’homme raconta, conta, mystifia sa découverte, son sauvetage. Lavant ainsi l’honneur de sa ville, où des hommes de bien veillaient. Pendant ce temps Mysmie de bras en bras, devint un bébé à adopter au cœur d’une pouponnière. Elle y fut lavée, changée, soignée, nourrie et renommée. Elle devint Maryse. Maryse à ses trois mois entra dans une famille. Une famille d’adoption. Sans enfant, juste Maryse comme unique Don. Elle fut aimée. Son enfance elle la passa dans les jupes, dans les bras, dans le cœur de sa mère. Maryse en était son prolongement, son acte de foi, sa vie. 2 Dans le déroulement de ces vies, la maladie s’insinua, emporta le père, laissant seule, la femme et l’enfant en bas-âge. La mère se remaria. Un nouveau père entra dans la vie de l’enfant. Maryse s’en accommoda. Mais ce père ne l’aimait que pour sa femme. Pas pour elle, Maryse. Elle l’encombrait. Il ne la voyait que comme le résidu de l’aimée.
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