Variétés historiques et littéraires, Tome IXMémoire pour les Coeffeuses, Bonnetières et Enjoliveuses de la ville de Rouen.1773Mémoire pour les Coëffeuses, Bonnetières1et Enjoliveuses de la ville de Rouen .La communauté des coëffeuses de la ville de Rouen, erigée depuis un temsimmemorial, et gouvernée par des statuts particuliers, dont la redaction date de l’an1478, a toujours opposé, avec succès, l’antiquité de son origine, et la certitude deses prerogatives aux pretentions des perruquiers de la même ville. Ces derniersont essayé plusieurs fois de porter un coup mortel à l’existence de cettecommunauté florissante. Des decisions solennelles et successives sembloientavoir imposé silence à leurs jalouses reclamations. L’autorité, d’accord avec lajustice, avoit fixé d’une manière irrevocable les bornes où devoient se circonscrireles pretentions respectives de ces deux communautés, et le partage naturel de2leurs occupations entre les deux sexes qui en sont l’objet . Les perruquiers n’ontpas été contens de ce partage, dont l’egalité ne pouvoit pourtant donner lieu aumoindre murmure de leur part. Une loi nouvelle, interpretée à leur manière, leur aparu une occasion favorable de renouveller avec succès des pretentions siauthentiquement proscrites ; leur rivalité s’appuye sur les lettres patentes données àVersailles, le 12 septembre 1772, en faveur des perruquiers des provinces duroyaume, et contre l’esprit de ces lettres, contre la disposition precise de ...
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