Maurice JolyMaurice Joly, son passé, son programme, par lui-mêmeLacroix, Verbœckhoven et C°, 1870 (p. 1).MAURICE JOLYSON PASSÉ, SON PROGRAMMEPAR LUI-MÊMEPARISLACROIX, VERBŒCKOVEN ET C°RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, 13—1870C’est dans un bouge du dépôt de la préfecture de police que j’écris ces lignes.Arrêté par ordre du gouvernement provisoire, dont j’ai défendu le fragile pouvoir à l’Hôtel-de-Ville, dans la journée du 31 octobre ;calomnié par d’indignes journaux qui ont publié que j’avais outragé M. Jules Favre et tiré un coup de pistolet sur le général Trochu ;accusé par le silence du gouvernement, qui n’a pas démenti ces misérables choses, qui y joint le poids d’une arrestation, il est tempsque le public puisse me connaître s’il le veut.Au milieu des longues heures de la prison, dans un taudis glacé, je prends la résolution d’écrire une courte histoire de ma vie. C’estune tâche périlleuse, mais dans la situation qui m’a été faite par de lâches ennemis, c’est encore le parti qui convient le mieux à lafranchise de mon caractère.Dépôt de la Préfecture de police, 4 novembre 1870.Je suis né dans les premières années du règne de Louis-Philippe, à Lons-le-Saulnier. Ma mère (Florentine Corbara), d’origineitalienne, est alliée aux meilleures familles de Bastia.Je ne fais pas une histoire assez longue pour avoir le temps de dire de quelle admirable mère j’ai le bonheur d’être le fils.Mon grand-père, issu d’une famille de Saint-Laurent-Laroche alliée aux ...
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