Louvois et Saint-Cyr 1889-1692J. MicheletRevue des Deux Mondes T.33, 1861Louvois et Saint-CyrISi le XVIIe siècle, riche en choses usées et brillantes, n’a pas la fécondité d’avenirdu XVIe et du XVIIIe, en revanche il a cela d’attachant, que tout l’extérieur, politique,guerre, y tient à l’intime intérieur, au mystérieux secret de la vie morale et cachée.La chute de Louvois par exemple, ce moment fort critique du règne de Louis XIV,ne sera pas comprise si l’on ne tient compte des circonstances religieuses quiinfluèrent sur ce fait politique, si l’on ne sait la part qu’y eut Mme de Maintenon, cellequ’eut, à son insu, dans cette tragédie l’innocente maison de Saint-Cyr.La révolution d’Angleterre n’avait fait nulle peine en France. La cour pensait, à la[1]ruine de Jacques, gagner la ruine de Louvois . C’était un roi depuis Colbert. Ilentraînait, emportait tout. Il fut parfaitement averti de l’expédition de Guillaume, et ilpouvait le retenir en lui lançant une armée en Hollande. Il soutint qu’on en voulait auxcôtés de France, qu’on y ferait une descente. Quoi qu’on pût dire, il s’obstinajusqu’à faire démolir les travaux récens de Cherbourg, de peur que l’ennemi ne s’yfortifiât. Donc Guillaume passa à son aise. Ce terrible Louvois, avec toute sacapacité, en resta ridicule et n’en releva point. Dès lors on le croyait perdu. Ce futbien pis quand la triste procession arriva d’Angleterre : la reine d’abord, bientôt leroi, tous les naufragés, lords et évêques, ...
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