Chroniques d'un queutard - Aparté

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Chronique d'un queutard – aparté : Ma plume et son encre. « Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève. » Moi, ma pensée ne me suffit plus. AVANT ! Avant, oui, putain... Le décolleté d'une présentatrice télé, le jean moulant d'une lycéenne, la moue d'une inconnue sur un forum, et j'avais ma soirée avec la Grande Veine. Les scénarios se multipliaient dans ma tête, un flot de fantasmes amenant d'autres fantasmes, et c'était deux, trois, quatre heures passées à m'astiquer sur le Net, à chercher encore plus, à vouloir VOIR encore plus, et imaginer d'autant. Je pouvais commencer à 17h00, une main sur la souris, l'autre sur ma queue, à faire défiler les femmes sous mes doigts, à harceler la roulette de défilement comme un clito infatigable. Une photo, un clip vidéo, une nouvelle fenêtre, un nouvel onglet, clic, clic, fap, fap. Je m'interrompais le temps d'aller manger, passais dans la salle de bain me plonger la barre dans l'eau froide et l'écraser entre mes cuisses pour la calmer le temps du dîner – expéditif – et de retourner me branler. Jusqu'à 23h00, minuit, une heure du mat', tant que je n'avais pas la tête bourrée de chattes, de seins, de gémissements, tant que je n'avais pas construit mon patchwork vicelard, ma Galatée de la soirée. Pas question de jouir avant de l'avoir parfaitement construite mentalement, elle, ses habits, sa personnalité, son contexte...
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13 mai 2013

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Français

Chronique d'un queutard – aparté : Ma plume et son encre.
« Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève. »
Moi, ma pensée ne me suffit plus. AVANT ! Avant, oui, putain... Le décolleté d'une présentatrice télé, le jean moulant d'une lycéenne, la moue d'une inconnue sur un forum, et j'avais ma soirée avec la Grande Veine. Les scénarios se multipliaient dans ma tête, un flot de fantasmes amenant d'autres fantasmes, et c'était deux, trois, quatre heures passées à m'astiquer sur le Net, à chercher encore plus, à vouloir VOIR encore plus, et imaginer d'autant. Je pouvais commencer à 17h00, une main sur la souris, l'autre sur ma queue, à faire défiler les femmes sous mes doigts, à harceler la roulette de défilement comme un clito infatigable. Une photo, un clip vidéo, une nouvelle fenêtre, un nouvel onglet, clic, clic, fap, fap. Je m'interrompais le temps d'aller manger, passais dans la salle de bain me plonger la barre dans l'eau froide et l'écraser entre mes cuisses pour la calmer le temps du dîner – expéditif – et de retourner me branler. Jusqu'à 23h00, minuit, une heure du mat', tant que je n'avais pas la tête bourrée de chattes, de seins, de gémissements, tant que je n'avais pas construit mon patchwork vicelard, ma Galatée de la soirée. Pas question de jouir avant de l'avoir parfaitement construite mentalement, elle, ses habits, sa personnalité, son contexte... Je manquais parfois, à me la secouer mécaniquement, d'éjaculer avant d'avoir achevé ma muse. Je m'étranglais alors la queue de toutes mes forces, les veines saillantes me pulsant dans mes doigts, le gland rouge et dur comme une boule de billard, la douleur de mon sperme qui refluent dans mes couilles, ne laissant échapper d'une goutte épaisse que j'épongeais d'un kleenex. Les crampes dans les abdos, dans les cuisses, le dos brisé à me pencher sur l'écran. Puis enfin je chopais une pleine poignée de mouchoir, j'éteignais l'ordinateur, me couchais, et me passais mon film en tête jusqu'à l'orgasme explosif avant de m'endormir – et de remettre ça le lendemain. Je ne sais pas si on peut qualifier ça de masturbation compulsive ou d'onanisme perfectionniste. Quand j'ai fini mes études, durant mes nouvelles et longues heures libres, c'était parfois la journée entière que je passais la queue dressée à la main. Parfois je jouissais plusieurs fois, parfois une seule. Quelques rares fois, je ne jouissais pas pendant deux jours, et le troisième, ça devenait une urgence vitale. Plus rien d'autre n'avait d'importance. Un mollet arqué sous une jupe, un timbre de voix suave, la moindre broutille vaguement féminine me collait le besoin irrémédiable de me soulager. Mon record d'abstinence n'était d'une semaine et demie. Durant cette période de ma vie branleuse, je ne faiblissais pratiquement jamais. Elle était toujours aussi raide, et tout mon sang, toute mon énergie et toute ma pensée s'écoulaient dedans. Je connaissais ma queue mieux que tout autre chose au monde, toutes les manières de la garder dure, de décupler ou amoindrir ses sensations. J'étais un foutu cheval bourré d'hormones de taureaux.
Sauf avec les femmes.
À l'exception de ma toute première fois (et encore aujourd'hui ma plus sublime expérience), je n'ai pendant très longtemps pas été capable de bander correctement face à une femme. Je garde en tête le souvenir de sa voix, me prodiguant des conseils en soupirant doucement, le goût de son sexe, l'odeur de sa peau. Elle avait eut un mal de chien à me faire durcir (ce que je mets sur le compte du stress de la première fois), mais ensuite... l'idéal, la réponse de hanches à hanches, en cadence, en harmonie dans chaque mouvement, et mon sexe qui se glissait en elle comme si l'avait été créé tout exprès pour. Elle a joui plusieurs fois, moi non : je voulais faire durer ce moment une vie entière, et je savais comment me retenir. Ce n'est que lorsqu'elle s'est retirée de moi pour s'allonger, en sueur, me susurrant « t'es increvable » que nous avons arrêté. « T'es increvable ». Ma toute première fois, non seulement atypique dans son contexte, mais aussi merveilleuse dans mon souvenir, et je me voyais déjà comme un artiste du sexe, comme un
champion d'endurance, un talentueux matador qui pourrait décider à sa convenance de l'heure du coup de grâce à porter.
Conneries.
J'avais avant une motivation forte, inébranlable, se nourrissant de ma dépression ;à l'époque où je pouvais encore la combattre seul – avant qu'elle ne vire en sérieuse phobie sociale. Je faisais cent abdos et cent pompes par jours, j'avais une assurance en moi que je n'ai plus retrouvée depuis. J'avais converti ma libido en élan sportif. J'enchaînais les séries d'abdos croisés avec le short tendu par l’érection. Ma seconde expérience avec une femme s'est passé des mois plus tard. Des mois pendant laquelle j'avais repris du poids de façon exponentielle à ma dépression renaissante, à mon relâchement physique et mental. C'était peut-être la graisse saturant mon sang, ou ma queue devenue trop exigeante, à force de masturbation, en ce qui concerne son maniement. Ou tout simplement un problème psychologique. Un mélange des trois sans doute. Je n'ai jamais pu la prendre correctement, cette femme. Les capotes vides, parfois à peine déroulées – le temps d'ouvrir le sachet, et ma queue redevenait molle comme un rien – jonchaient le plancher lors de nos nuits « cette fois c'est la bonne ». Deux années d'impuissance. Deux années pendant lesquelles je ne pouvais jouir ou bander que seul, en me masturbant en solitaire. Même devant elle, je n'y arrivais pas, et ce n'était pas ses atouts qui manquaient pourtant, ni ses efforts pour m'aider. Deux années pendant lesquelles j'ai fini par la tromper plusieurs fois, afin de comprendre si ça venait d'ELLE ou de MOI. Il s'est avéré que c'était moi. Rupture, dépression plus forte encore. Encore plus de branlette, encore plus de coucheries d'un soir insatisfaisantes. Où j'ai développé un certain talent pour les préliminaires, pour compenser – retarder – le moment où je vais enfiler la capote et la fille, limer trois fois et devoir me retirer à demi-mou. Puis des histoires plus sérieuses, à nouveau en couple, et ce coup-ci un raffermissement dans mes performances – avec l’inconvénient majeur que je dois le faire sans préservatif. Aucune pipe ne m'a jamais fait prendre mon pied. Seuls la sodomie et l'unsafe sex. Une rapide résurrection, et une dernière tentative de relation sérieuse. Après les premières inévitables tentatives infructueuses, un dernier essai capoté et là, MIRACLE, j'ai joui comme un puceau en 30 secondes. Renaissance à la case dépars, ne passez pas par la banque, ne touchez pas à la médaille d'or. Redevenu un ado, et une première fois d'ado.
Depuis, plus rien.
Plus de pensée pour soulever ma chose. Elle est devenue trop lourde. Plus de plaisir à mater des pornos, plus de plaisir, ni même d'ENVIE de me masturber. Est-ce mon nouveau traitement médical, est-ce le traumatisme à retardement de mon triple deuil de Noël, est-ce que j'ai atteint l'âge « Mature » où les hormones se régulent, que ces quelques millilitres de fluide de nous bloquent plus entièrement le cerveau, ne nous harcèlent plus l'esprit, ne nous noient plus les neurones ? Peut-être encore une fois un peu des trois. Je dois passer le week-end avec une fille de dix ans ma cadette, tout ce qu'il y a de plus charmante, et je ne sais pas ce qui va se passer. Allons-nous picoler comme prévu et dériver dans ces discussions passionnées d'alcoolique toute la nuit, où allons-nous baiser ? L'un comme l'autre, ça me conviendra. Suis-je devenu trop cynique, trop blasé, trop désintéressé ? Peut-être trop meurtri ?
« Plus l'homme est sensible, moins le sexe est un muscle »
Chroniques d'un queutard – Aparté 2 – Ses plumes et cette encre.
« Les femmes raffolent des imposteurs parce qu'ils savent embellir la réalité. » Charles Bukowski.
Les filles que je séduis de moi-même sur le net sont relativement normales. À l'exception du brin de folie classique, du grain de sable neuronal inhérent à tout individu, elles sont « classiques ». Les filles qui me séduisent d'elle-même sur le Net sont des filles à problème. Elles sentent l'assurance (factice) que je dégage de derrière mon écran, où peut-être sont attirées par mon je-m'en-foutisme (réel) ?
Miss P. est de la seconde catégorie. Pas un mot de décroché durant le trajet jusqu'à l’hôtel, où elle me prend cent mètres d'avance dans la gueule. Je ne force pas l'allure, j'arriverai à destination en mon temps, et ça lui laissera le temps de faire le point sur ce qu'elle fait. J'imagine en matant son cul serré dans son jean les questions qu'elle peut se poser. « Suis-je en train de faire une connerie ? Est-ce que je vais vraiment passer la nuit avec ce mec de dix ans plus vieux que je connais à peine ? » Ou peut-être est-ce « Putain, il est moche, qu'est ce que je suis venu foutre dans cette galère ». Impossible de voir ce qu'elle pense vraiment, son visage est un masque qui affecte l'indifférence, l'immobilisme, voir la mort. Elle marche, répond à peine, d'une voix inaudible, et ne répète pas ce qu'elle vient de dire, ou lâche un « non, rien » lasse. J'en achète une bouteille de plus – en prévision de la nuit qui s'annonce emmerdante à souhait. Où est passée l'ado qui ne jure que par l'alcool et voulait à tout prix que l'on puisse se faire une soirée gueule de bois ? On arrive à l'hôtel, je paye la nuit et prends la clef. Nous montons l'escalier. J'ouvre la porte, et là, elle me pousse et, en un éclair, se jette sur le lit membres écartés – sur le ventre, tête dans les oreillers, écrasant au passage les chocolats de bienvenue disposés sur le lit ; son sac tombant au diable sur le tapis tandis qu'elle glousse des « Ouiiiiiii » en se mettant à se rouler dans le lit comme une gamine. BI-POLAIRE. Je préfère encore ce pétage de plomb enfantin que sa gueule d'ivoire de tout à l'heure. Je rigole, pose mon sac, enlève mon cuir et ma chemise que je pose proprement sur un cintre. P. tombe du lit, écrase son sac (et les sandwichs que nous avons dedans) et se met à rire comme si elle avait déjà sifflée une pinte complète. Je prends les bières, vais les coller au frais dans le lavabo d'eau froide de la salle de bain, reviens avec les gobelets, enchaîne ses pieds qui s'agitent dans tout les sens en rythme de ses gloussements. Je commence à me sentir bien. Si elle discute ou baise comme ça dans la soirée, on promet de ne pas s'ennuyer. Je sors la vodka Black, m'en verse un verre. Ça a un goût de fruit rouge et c'est noir comme du pétrole. J'adore. Je siffle mon verre, en remplit deux, et m’assis sur le lit à côté d'elle, mes pieds déchaussés se glissant sous sa hanche. Elle s'agite, j'en renverse sur mon poignet et sur le drap ; traînées noires comme de l'encre de seiche, que je lèche. Mon poignet est encore plus noir. Je vais me regarder dans le miroir : mes dents, ma langue, la commissure de mes lèvres sont teintées. Je fais un grand sourire, je sors la langue : on dirait un doppelganger échappé de la Black Lodge de Twin Peaks. -Bob, I wAnt ALL mY GarmONboZia, dis-je en imitant l’élocution du Nain. P. continue de se rouler au sol, en s'enfournant le visage dans les oreillers qu'elle à chopé au passage. -Bob, I wAnt ALL mY GarmONboZia !
- Humf Sohmmeil... -I'vE GoT goOd NewS ! - Hummrf ? - Rien, dors si tu veux. Je me vide mon second verre, et une partie du sien. On commence à se chamailler et se chatouiller comme des mômes, moi allongé au bord du lit, elle se tortillant au sol. Allez-retour au bureau, remplissages des verres que je suis le seul à m'enfiler. Elle se débat de moins en moins, tombe dans le sommeil. Mes chatouilles deviennent caresses, sur sa hanche, son bras, son épaule, ses cheveux. Je fais tout le trajet de ses mollets à la pointe de son crâne, et recommence en sen inverse, m'appliquant à suivre ses courbes sans trop appuyer ni relever ma main. Ce jeu me passionne un long moment. J'imagine les traces que ça ferait, ma langue noirâtre sur sa peau, les dessins que je gribouillerais à tâtons, mes initiales sur chaque sein... Quand je regarde sur le bureau, la bouteille de vodka est vide, celle de whisky entamée au tiers. Il est 15h15. Ça ne fait qu'une heure qu'on est arrivé. Fou, ce que le temps semble s’arrêter quand on a une chambre, de l'alcool et une fille à portée de main. Je me décide à freiner et me mets debout. L'alcool gagne contre ma perspective et mon équilibre. Plutôt que de risquer à la porter sur le lit, je prends le dessus de drap et la recouvre à même le sol. Je vais au lavabo et me sers deux verres d'eau pour éviter le mal de crâne. Quand je reviens, P. s'agite d'un coup, gémit, se débat et se réveille en sursaut, à quatre pattes sur le tapis. - Hey, ça va grande ? - … Je lui passe une main dans le dos, elle sursaute. - P. ? - Non, c'est pas toi j'ai rêve qu'on me rattachait... - C'était un mauvais rêve, c'est fini... Je lui passe à nouveau une main dans le dos qu'elle ne repousse pas. Je prends sa main vernie de vert flashy. - Viens sur le lit, tu seras mieux. Tu peux te rendormir si tu veux. - Non, ça va... c'pas d'ta faute hein... - Je sais, ne t'inquiète pas... Je te laisse te remettre un peu de tes émotions seule ? Je vais fumer, je reviens, ok ? - Humoui... Je prends mon zippo et ma clope, un verre de whisky, et sors faire le tour de l'étage en clopant. Je dois me tenir à la rambarde pour pas tituber. Je m'accoude le temps de retrouver un peu d'équilibre. Une gorgée, une taff, et mes pensées sur P. Elle a été violée et battue par plusieurs mecs il y a quelques années. Elle garde quelques cicatrices, physiques, et beaucoup d'autres, mentales.
Elle me rappelle S. qui, avant de venir me draguer de manière très prononcée sur le Net, avait quitté son mec. « Il m'a sodomisé de force en m'étranglant », m'avait-elle dit. Son attitude lors de nos rencontres était des plus ambiguës, et me laissait deux pensées en tête : où elle fantasmait sur ce scénario, où elle essayait de reproduire le traumatisme de son viol avec moi pour s'exorciser, comme une catharsis – elle portait des strings dépassant du jean, me demandait de la fesser, disant que ça l'excitait terriblement, et se mettait à pleurer dès que je commençais à la prendre. Et ça continuait, encore et encore. « Tire-moi les cheveux. Non, arrête s'il te plaît. Frappe-moi. Sois tendre. Non ! Non, je suis ta chienne. Non, fais-moi l'amour ; oui ! baise-moi ! » D'un extrême à l'autre. J'ai fini vautré dans le fauteuil pendant qu'elle me gobait les couilles à genoux au sol. « J'adore te les sucer, elles sont tellement pleines. Non, ce n’est pas bon le sperme s'il te plaît !» De quoi se l'attraper et se la morde.
Quand je reviens dans la chambre, plus de P., ni au lit, ni au sol, ni dans la salle de bain. Je vois double, je suis obligé de pencher la tête pour réaligner mes binoculaires à chaque mouvement. Ou de fermer un œil pour scruter la pièce.
Et je la trouve emmitouflée dans le drap de lit, recroquevillée sous le bureau. Bon... Je m'assois au pied du lit, aussi délicatement que mon ivresse me le permet, face à elle. Les coudes sur les genoux, fermant alternativement un œil sur deux pour réussir à la regarder correctement dans les yeux. Et nous parlons. De quoi ? Je ne m'en souviens plus. De son traumatisme, c'est sûr. Du fait que ce n'est pas de ma faute, mais que ça lui a rappelé, etc. J'ai probablement répété mon speech sur la domination, la relation de respect-soumission moi-femmes « Si tu veux que je sois un salaud, c'est avec plaisir ; si tu veux que je sois tendre, c'est avec plaisir. Pose-moi juste les limites. » Elle-même ne savait pas quoi demander, désirer, n'était même pas sûr de vouloir tenter quelque expérience intime que ce soit. Je finis par lui prendre la main et l'emmener dans le lit. Je m'allonge à côté d'elle, passe mon bras autour de sa taille, et on dort quelques heures. Au réveil, P. est plus en forme. Il est 21h00. Moi je commence à atteindre le bout de ma batterie ; je picole depuis 8h30 ce matin pour supporter le trajet en train et en RER. Elle accepte de s'envoyer un verre, enfin. On discute, de rien plus que de tout. Elle a retrouvé sa place au sol à côté du lit, je suis de l'autre côté, sur une chaise, mes pieds sur le tabouret. Le lit est un terrain neutre, un no man's land déprimant. Je commence à avoir franchement envie de baiser, ou de dormir. Mon érection déforme clairement ma braguette. Elle n'y jette que de rapides coups d’œil, en discutant des personnages de séries télé qu'on se matte. Finalement je laisse tomber le jean et me colle sous la couette, un oreiller sur les yeux. Je songe un moment à me branler, puis abandonne l'idée. P. parle toute seule, je réponds des monosyllabes. Elle finit par me dire de dormir, qu'elle va attendre que « je ronfle » pour regarder la télé, qu'elle ne veut pas m’embêter, blablabla ». Je partage un dernier verre avec elle, vais pisser, chier, boire quelques verres d'eau pour mon mal de crâne naissant. P. a tout éteint. Finalement elle a envie de dormir aussi. - D'un extrême à l'autre, je soupire en me glissant dans le lit à côté d'elle. - Bah je m'emmerde si je suis pas en train de dormir, de picoler ou de traîner sur le Net. - Avec ton portable, tu peux aller sur le net ; dormir, tu as fait pratiquement que ça de l’après-midi, et pour picoler t'as eu ta chance avec moi, mais tu peux te servir comme une grande là, y a ce qu'il faut encore... - J'ai plus envie. - … Et vu que tu es pas dans l'ambiance pour tu sais quoi, l'option D est rejetée. - Humf... Elle se colle le dos contre moi, ses fesses contre ma queue et s'endort. Moi itou.
Je suis réveillé par la femme de chambre. Il est 11h30. Elle nous voit allongé et referme avec un « excusez-moi » étouffé. Je me lève, me prépare un café, et sors fumer une clope. Midi. Impossible de réveiller P. J'ouvre les stores en grand, range un peu notre bordel. Elle remue, se colle les oreilles sur la tête. Je lui parle, la caresse, la secoue gentiment. Impossible de la faire émerger. Elle s'est mise en soutif durant la nuit. Je commence à caresser la pointe de ses seins à travers le tissu. J'obtiens une réaction enfin. Un soupir. Je glisse ma main dessus et lui malaxe les seins, effleure et pince ses tétons. Puis je descends ma main dans son short, commence à caresser son clito. Nouvelle réaction : elle ondule des hanches. J'insiste. On frappe à la porte. La fenêtre est ouverte, la femme de ménage nous voit. Je continue de titiller P. On frappe à nouveau ; ce coup-ci, faut vraiment libérer la chambre. Je vais ouvrir, les doigts encore humides, le short tendu. - Je suis désolée, mais vous êtes la dernière chambre, , si vous ne restez pas, je suis obligée... Je lui dis que ma copine à beaucoup de mal à se réveiller et que promis, dans une demi-heure maxi, on sera parti. Elle me sourit et traîne son chariot vers la lingerie. Elle est mignonne... Je soulève P., la redresse, la secoue, lui parle fort dans les oreilles, qu'il est temps de se grouiller, que tu dois renfiler ton sou tif et changer de culotte, t'habiller, ranger ton sac... Elle finit par
s’exécuter. Pendant qu'elle finit de se préparer, je vais retrouver la femme de chambre dans la lingerie. J'ai en tête les vidéos de mecs qui filmaient dans les hôtels leurs réactions en caméra cachée quand elles entraient faire la chambre et les surprenaient en train de se branler. Je tends un billet de dix – humide de mes doigts et de P. – à la femme de chambre, en nous excusant du dérangement et tout le bordel. Elle commence par dire non, non, mais prend finalement le billet quand je commence à lui glisser dans la pochette de poitrine de sa blouse. Elle aura pas perdu son pourboire : faut chanter toute la literie couverte de taches, et virer les cadavres de canettes et de bouteille de la chambre. Un dimanche, la pauvre.
« C'est ça le problème avec la gnôle. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose. » Charles Bukowski
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