Chronique d'un queutard – aparté : Ma plume et son encre. « Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève. » Moi, ma pensée ne me suffit plus. AVANT ! Avant, oui, putain... Le décolleté d'une présentatrice télé, le jean moulant d'une lycéenne, la moue d'une inconnue sur un forum, et j'avais ma soirée avec la Grande Veine. Les scénarios se multipliaient dans ma tête, un flot de fantasmes amenant d'autres fantasmes, et c'était deux, trois, quatre heures passées à m'astiquer sur le Net, à chercher encore plus, à vouloir VOIR encore plus, et imaginer d'autant. Je pouvais commencer à 17h00, une main sur la souris, l'autre sur ma queue, à faire défiler les femmes sous mes doigts, à harceler la roulette de défilement comme un clito infatigable. Une photo, un clip vidéo, une nouvelle fenêtre, un nouvel onglet, clic, clic, fap, fap. Je m'interrompais le temps d'aller manger, passais dans la salle de bain me plonger la barre dans l'eau froide et l'écraser entre mes cuisses pour la calmer le temps du dîner – expéditif – et de retourner me branler. Jusqu'à 23h00, minuit, une heure du mat', tant que je n'avais pas la tête bourrée de chattes, de seins, de gémissements, tant que je n'avais pas construit mon patchwork vicelard, ma Galatée de la soirée. Pas question de jouir avant de l'avoir parfaitement construite mentalement, elle, ses habits, sa personnalité, son contexte...
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