Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition
espagnole
Joseph de Maistre
1815
Sommaire
1 PRÉFACE ÉCRITE LONGTEMPS AVANT L’OUVRAGE, PAR UN
HOMME QUI N’ÉTAIT PAS PRÊTRE.
2 LETTRE PREMIÈRE
3 LETTRE II.
4 LETTRE III.
5 LETTRE IV.
6 LETTRE V.
7 LETTRE VI.
8 Notes
PRÉFACE ÉCRITE LONGTEMPS AVANT
L’OUVRAGE, PAR UN HOMME QUI N’ÉTAIT PAS
PRÊTRE.
« Tous les grands hommes ont été intolérants, et il faut l’être. Si l’on rencontre sur
son chemin un prince débonnaire, il faut lui prêcher la tolérance, afin qu’il donne
dans le piège, et que le parti écrasé ait le temps de se relever par la tolérance
qu’on lui accorde, et d’écraser son adversaire à son tour. Ainsi le sermon de
Voltaire, qui rabâche sur la tolérance, est un sermon fait aux sots ou aux gens
dupes, où à des gens qui n’ont aucun intérêt à la chose. »
Correspondance de Grimm, 1er juin 1779, Ire partie, tome II, page 242 et 243.
LETTRE PREMIÈRE
Monsieur le Comte,
J’ai eu le plaisir de vous intéresser, et même de vous étonner, en vous parlant de
l’Inquisition. Cette fameuse institution ayant été entre vous et moi le sujet de
plusieurs conversations, vous avez désiré que l’écriture fixât pour votre usage, et mît
dans l’ordre convenable, les différentes réflexions que je vous ai présentées sur ce
sujet. Je m’empresse de satisfaire votre désir, et je saisirai cette occasion pour
recueillir et mettre sous vos yeux un certain nombre d’autorités qui ne pouvaient
vous être citées dans une simple conversation. Je commence, sans ...
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