Les VanlooA. HoussayeRevue des Deux Mondes4ème série, tome 31, 1842Les VanlooILa France n’est pas la mère-patrie de tous les artistes qui l’ont aimée et illustrée ;plus d’une lèvre étrangère est venue se suspendre avec ardeur à ses mamellesfécondes, plus d’un front banni est venu se réfugier à l’abri de son coeur généreux.La France était si bonne mère pour les enfans des arts, que tout étranger devenaitFrançais en l’approchant. Lully, Watteau, Jean-Jacques, Grétry, venus de diverspoints, sont morts Français sur la terre de France. La Flandre surtout a laissé partirbeaucoup de ses enfans. Avant Grétry et Watteau, le chef de la brillante famille desVanloo avait dit adieu au ciel avare de la Hollande pour se faire naturaliserFrançais.Il n’est rien dit de Jean Vanloo, le plus ancien des peintres connus sous ce nom. Ilfat peintre, voilà tout ce qu’on en sait. Jacques Vanloo, son fils, est né à l’Écluse, en1614. C’était le caractère d’un Français dans le corps d’un Flamand. Il perdit debonne heure son père ; il étudia la peinture dans sa ville natale, sous un pauvreportraitiste qu’il prit bientôt en pitié. Son grand-père, d’une famille noble, était unmarin intrépide qui fit d’abord fortune, mais qui fit ensuite naufrage. Malgré ce coupdu sort, Jacques Vanloo ne voulut pas se résigner, comme son maître de l’Écluse, àdevenir peintre ambulant de portraits à bon marché ; il emmena sa grand’mère etsa mère à Amsterdam, où il termina ses études. Il se fit ...
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