Les GypsiesPhilarète ChaslesRevue des Deux Mondes4ème série, tome 27, 1841Les Gypsies[1]THE ZINCALIVoici l’un des livres les plus curieux qui aient paru en Angleterre depuis quelquesannées ; il est écrit sans philosophie et sans art. On peut lui reprocher surtout undéfaut de naïveté et de simplicité qui altère ou détruit la confiance du lecteur : pointd’ordre, des déductions souvent, confuses et qui laissent dans l’ombre les questionles plus intéressantes ; enfin quelques essais de fiction mal tissue, qui gâtent oucorrompent les vérités piquantes contenues dans l’ouvrage. Mais si vous brisezcette enveloppe, et que vous opériez le départ de ces élémens hétérogènes, vousvous étonnerez des résultats nouveaux qui s’offriront à vos yeux.Suivez-moi ; - Vous êtes à Séville. Dans une de ces rues étroites et obscuresconstruites par les Maures, une grille de fer ouvre sur une cour intérieure pavée demarbre. Au centre, une vasque de marbre noir, fruste et détruit en plusieurs parties,reçoit la chute murmurante d’une eau limpide qui gémit. Tout autour, disposéesdans les macetas ou jardinières, les roses et les plantes aromatiques étalent leurbouquets odorans, et vous reconnaissez mêlées et confondues les sauvagessenteurs de l’aloès et du citronnier. L’obscurité de la rue antique, les balconsénormes qui surplombent, les grilles de fer qui menacent, les étroites meurtrièresqui passent pour des fenêtres, voilà pour l’extérieur. Le soleil, qui miroite sur lemarbre ...
Voir