Le monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQJ'AI VÉCU MON ANALPHABÉTISME... EN FIN DE SEMAINEJohanne Letourneux, de la Boîte à LettresEpaisse, nouille, moule Ça fait deux jours que je voix. Ça pogne toujours.à gaufres, bachibouzouk, manque mes cours, je m'en- J'voulais tellement bien faire,bonne à rien! J'le savais que ça ferme chez moi pis je me ronge j'voulais être parfaite, lamarcherait pas, que je serais les ongles...et l'autre... le mi- meilleure. J'voulais que le profpas capable. J'comprends rien, nistre Page, qui se laissait me remarque, j'voulais...j'ai jamais rien compris. Je suis pousser les siens! Pis je me ré- j'voulais qui trouve que je lisune tarte. Faites-moi cuire! volte beaucoup. J'écoute la té- bien, que j'ai pas d'accent...Vous ne m'avez pas crue, vous lévision. Juste en français, bon. que... j'voulais qui m'aime!m'aurez cuite! J'le savais pour- J'ai le droit, pis c'est utile. J'ai tout raté. Je distor-tant. J'étais pas bonne à l'école, Tout ça a commencé sionnais. Je lisais comme unje vois pas pourquoi je serais quand le prof m'a fait lire tout ongle qui glisse sur un tableau.meilleure aujourd'hui. Mes haut devant toute la classe, un Je me voulais douce et suave,parents m'ont jamais encou- texte que j'avais jamais vu de je trompettais comme une si-ragée. C'est vrai! Y'étaient ma vie. L'enfer, la torture chi- rène d'ambulance. Après macontre... Y trouvaient ça inuti- noise. C'est pas ...
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