Revue des Deux Mondes, décembre 1895Adolphe JullienLe Romantisme et l’éditeur RenduelLe Romantisme et l’éditeur RenduelRedis-nous cette guerre,Les livres faits naguèreSelon le rituelDe Renduel !Théodore de Banville. - Aube romantique.C'était pendant la Commune, à l'heure où tous les jeunes gens qui avaient pu fuir dela capitale afin de ne pas être enrôlés par les maîtres de Paris, erraient en provinceou gagnaient l'étranger. « Va donc chez nos amis Renduel, » m'écrivirent un jourmes parens, demeurés obstinément dans la capitale. Eh oui, je savais bien quej'avais dans la Nièvre, aux environs de Clamecy, de vieux amis qui m'avaient vunaître et qu'on me menait poliment voir quand ils venaient, par hasard, à Paris; maisils ne me semblaient pas très amusans, mes vieux amis Renduel; et le séjour quej'avais fait avec mes parens à Beuvron, vers ma quatorzième année, avait laissédans mon esprit un souvenir peu récréatif. Et cependant je me décidai à aller leurdire bonjour. J'étais venu pour quatre ou cinq jours, pensais-je, à Beuvron ; j'y restaicinq semaines. Certes mes parens ne s'étaient pas mépris sur l'accueil quim'attendait là-bas. En voyant de quels soins j'étais entouré, je compris que j'avaismal répondu jusqu'alors, avec ma légèreté de jeune homme uniquement occupé dece qui l'amuse, à la chaude amitié de mes hôtes; je sentis comment des vieillardsretirés du monde, ayant eux-mêmes perdu une fille en bas âge, peuvent vouer uneaffection quasi ...
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