Le Parfum de la dame en noirGaston LerouxXVI.Découverte de « L’Australie »>une lune l’a frappé en plein visage. Il se croit seul dans la nuit et voici certainement l’un des moments où il doit déposer le masquedu jour. D’abord les vitres noires ont cessé de protéger son regard incertain. Et si sa taille, pendant les heures de comédie, s’estfatiguée à se courber plus que de nature, si les épaules se sont très habilement arrondies, voici la minute où le grand corps deLarsan, sorti de scène, va se délasser. Qu’il se délasse donc ! Je l’épie dans la coulisse… derrière les figuiers de Barbarie, pas unde ses mouvements ne m’échappe…Maintenant, il est debout sur le boulevard de l’Ouest qui lui fait comme un piédestal ; les rayons lunaires l’enveloppent d’une lueurfroide et funèbre. Est-ce toi, Darzac ? ou ton spectre ? ou l’ombre de Larsan revenue de chez les morts ? Je suis fou… En vérité, il faut avoir pitié de nous qui sommes tous fous. Nous voyons Larsan partout et peut-être Darzac lui-mêmem’a-t-il regardé un jour, moi, Sainclair, en se disant : « Si c’était Larsan !… » Un jour !… je parle comme s’il y avait des années quenous étions enfermés dans ce château et il y a tout juste quatre jours… Nous sommes arrivés ici, le 8 avril, un soir…Sans doute, mais jamais mon cœur n’a ainsi battu quand je me posais la terrible question pour les autres ; c’est peut-être aussiqu’elle était moins terrible quand il s’agissait des autres… Et puis, c’est singulier ce qui ...
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