Le Parfum de la dame en noirGaston LerouxXI.L’attaque de la Tour Carrée>’avais bondi derrière lui, je l’avais pris à bras le corps, redoutant tout de sa folie. Il y avait dans ses cris : « Maman ! Maman !Maman ! » une telle fureur de désespoir, un appel ou plutôt une annonce de secours tellement au-dessus des forces humaines que jepouvais craindre qu’il n’oubliât qu’il n’était qu’un homme, c’est-à-dire incapable de voler directement de cette fenêtre à cette tour, detraverser comme un oiseau ou comme une flèche cet espace noir qui le séparait du crime et qu’il remplissait de son effrayanteclameur. Tout à coup, il se retourna, me renversa, se précipita, dévala, dégringola, roula, se rua à travers couloirs, chambres,escaliers, cour, jusqu’à cette tour maudite qui venait de jeter dans la nuit le cri de mort de la galerie inexplicable !Et moi, je n’avais encore eu que le temps de rester à la fenêtre, cloué sur place par l’horreur de ce cri. J’y étais encore quand la portede la Tour Carrée s’ouvrit et quand, dans son cadre de lumière, apparut la forme de la Dame en noir ! Elle était toute droite et bienvivante, malgré le cri de la mort, mais son pâle et spectral visage reflétait une terreur indicible. Elle tendit les bras vers la nuit et la nuitlui jeta Rouletabille, et les bras de la Dame en noir se refermèrent et je n’entendis plus que des soupirs et des gémissements, etencore ces deux syllabes que la nuit répétait indéfiniment : « Maman ! Maman ! »Je ...
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