Le Paradis des gens de lettresselon ce qui a été vu et entenduparCharles Asselineau1861Sommaire1 À Théodore de Banville2 I3 II4 III5 IV6 V7 VI8 VII9 VIII10 IXÀ Théodore de BanvilleVous souvient-il, mon cher ami, de la gracieuse année 1856 ?Il y eut cette année-là parmi nos amis comme un mouvement en avant quiprésageait, sinon des victoires, au moins des combats. Nous avions enfin trouvé unéditeur selon notre cœur, un homme jeune, brave, libéral, épris du Beau, et très-heureux de s’associer à notre fortune littéraire.Cette année-là, mon cher ami, a été marquée pour vous principalement par deuxévénements qui resteront des dates de votre vie littéraire. Vous avez faitreprésenter l e B e a u L é a n d r e, une comédie véritable, pensée en philosophe etrimée en poète, que le public du Vaudeville a écoutée et applaudie cent cinquantefois, tout comme si elle eût été conçue et écrite par le plus turbulent desc a r c a s s i e r s ; et vous avez publié les O d e s f u n a m b u l e s q u e s, « un des monumentslyriques de ce siècle, » a dit Victor Hugo ; un livre unique dans la langue, et qui vousdonne barre sur Voiture et sur Sarrazin, ces deux grands maîtres de la satireélégante.Je revois le petit volume vert d’eau avec son titre rouge ; le bel exemplaire tiréexprès pour moi sur beau papier vergé par notre ami Malassis (et était-il assezjoyeux en lisant les feuillets du manuscrit qui allait être le premier degré de safortune !) ; mais, surtout, ...
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